Nice-Matin (Cannes)

Le marché est l’endroit idéal du quartier pour se retrouver.

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Près d’un demi-siècle plus tard, Gino, le Napolitain, a pris racine. Et même si « le quartier a beaucoup changé, consent-il, c’est mon quartier. Je m’y sens bien ».

Et de lâcher dans un éclat de rire : « A Toulon, on a le soleil, la mer, et en plus on est payé ! »

Pied-noir d’origine, Bienvenu Quintana, 78 ans dont 50 à Toulon, a vécu dans plusieurs quartiers de la ville avant de se poser définitive­ment au Pont-du-Las, en 1990. Le marché – « qui à l’époque s’étendait des deux côtés de l’avenue du XVe Corps », précise-t-il –, n’est sans doute pas étranger, là encore, à l’installati­on dans le quartier de cet ancien charpentie­r-tôlier de l’arsenal.

« Il y fait bon vivre. On ne se sent pas isolé du tout. On a même les services publics à proximité », commente-t-il. Mais Bienvenu se sent avant tout toulonnais – « les housses des sièges de ma voiture sont rouges et noires [les couleurs du RCT, le club de rugby, Ndlr] », glisse-t-il sur le ton de la confidence. En ce doux dimanche d’hiver, c’est vrai que l’ambiance du marché est plutôt agréable. Et ce n’est pas Aziz qui dira le contraire. Ça fait vingt ans que ce revendeur y travaille six jours par semaine. Résidant à La Valette, Aziz affirme qu’il pourrait sans problème s’installer au Pont-du-Las. À voir les habitués s’arrêter lui faire la bise, on veut bien le croire. Aziz est même peut-être plus attaché au quartier que nombre de ses habitants. Conscient que le marché, le

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