MotoGP : une robe stylée Toro Rosso pour les KTM de Tech
Histoire d’afficher clairement son ambition d’enclencher la vitesse supérieure, KTM a choisi la semaine dernière, celle des présentations des écuries de F, pour lever le voile sur les hommes et les machines qui la représenteront en MotoGP. C’est donc à Mattighofen, le fief de la firme autrichienne, que l’on a découvert les nouvelles peintures de guerre de l’équipe Tech, désormais soeur jumelle de la structure officielle qui lui a ‘‘chipé’’ Johann Zarco. Sans surprise, la tenue noire et verte portée jusqu’à la saison par les Yamaha varoises disparaît. Nouveau partenaire principal oblige - Red Bull, bien sûr ! -, les motos du team basé à Bormesles-Mimosas étrennent une robe arborant les mêmes teintes métalliques que les Toro Rosso. « Ce mélange de bleu et d’argent la rend très élégante », se réjouit le patron, Hervé Poncharral. « L’élégance compte toujours beaucoup pour un Français. J’apprécie donc que nos RC, les tenues de l’équipe et les combinaisons des pilotes le soient. » Reste maintenant à savoir si le ramage de la bête se rapporte à ce plumage du plus bel effet. Après des premiers essais compliqués, le test collectif de Sepang, ce mois-ci, a marqué une progression encourageante pour le Malaisien Hafizh Syahrin et le Portugais Miguel Oliveira (ci-dessus), vice-champion du monde Moto qui découvre la catégorie reine.
« Nous ne nous sommes pas seulement focalisés sur l’exercice du tour rapide, » précise Poncharral. « Nous avons utilisé les pneus sur une distance de mi-course, essayé de comprendre le package châssis-moteur afin de donner de bonnes informations aux ingénieurs. KTM a construit une importante plateforme logistique autour de nous. Bref, il y a encore des choses à améliorer mais je crois que nous sommes sur la bonne voie. »
L’ultime répétition générale du MotoGP est programmée cette semaine, samedi, dimanche et lundi prochains, sur le circuit de Losail, théâtre de la manche d’ouverture (GP du Qatar) quant à elle fixée du au mars. (Photo DR)
Au départ, il devait juste prendre la température. Participer à deux ou trois courses, histoire de voir s’il saurait enfoncer le clou à l’étage supérieur, dans le baquet d’une quatre roues motrices et directrices, un an après son baptême de la glace réussi sur le front de l’Enedis Trophée électrique (une victoire à Isola 2000). À l’arrivée, force est de constater que Dorian Boccolacci a fait mieux. Et même beaucoup mieux. Couronné haut la main lauréat de la catégorie Élite, en signant au passage une impressionnante série de sept succès à la suite, le pistard azuréen fut tout bonnement la révélation du Trophée Andros 30e du nom, cet hiver. Sans aucun roulage préalable, le jeune loup (20 ans) qui chasse le chrono habituellement en monoplace s’est ainsi installé dans le baquet de la BMW M2 de l’équipe CMR comme vous et moi enfilons nos pantoufles. « En décembre, à Val Thorens et Andorre, les sensations sont allées crescendo », raconte-t-il. « Normalement, je devais tirer le rideau le 12 janvier, au soir de l’étape d’Isola 2000. Mais le carton plein réussi à domicile a changé la donne. Impossible d’arrêter alors que je viens de m’installer en tête du classement général. » S’ensuivront d’autres coups d’éclat, malgré les 60 kilos de lest réglementaire à traîner. Des coupes enchaînées sans relâche, mais aussi des chronos décoiffants qui le placent d’entrée parmi les meilleurs spécialistes de la glisse, Dubourg, Lagorce, les Panis père et fils, entre autres... De quoi finir avec une valise d’avance sur ses meilleurs rivaux directs, Louis Gervoson (Audi A1 Quattro), 2e à 37 points, et Margot Laffite (Mazda 3), 3e à 70 points.
Showman au Stade de France
La clé de sa réussite ? «En fait, j’ai pigé le truc assez vite. À chaque sortie de virage, il faut mettre l’auto en ligne le plus tôt possible pour réaccélérer et monter les rapports à fond. Le positionnement compte énormément, tout le temps. Précision chirurgicale de rigueur. Aujourd’hui, il me manque encore un peu d’expérience pour la « jeter » franchement dans les épingles, comme les cadors. Bon, en Élite, j’arrivais à gérer ma progression en tête sans prendre de risques. Ceci explique cela. » Le 9 février, lors de l’apothéose au Stade de France - hors championnat - où il évoluait dans la cour des grands, le natif de Cannes vivant à Callian, vrai showman, s’est également mis en évidence : 2e de sa demi-finale, sur les talons d’un certain Sébastien Loeb, puis 4e en finale au terme d’un combat homérique avec le fougueux pilote norvégien de rallycross Andreas Bakkerud. Maintenant, le voilà en salle d’attente, ne sachant pas s’il va rempiler au volant d’une F2, ou bifurquer vers une autre discipline. « Ça dépendra de l’aboutissement ou non des discussions en cours avec un éventuel partenaire très important », précise-t-il. Nul doute, en revanche, que l’idée de défier bientôt les gros bras de la catégorie Élite Pro trotte dans un coin de la tête du nouvel as des glaces. Rendez-vous au virage de décembre !