INONDATIONS : VOUS AVEZ LA PAROLE
Révisé avant la dramatique crue de 2015, le plan de prévention des risques d’inondation débute sa phase publique de concertation. Rien n’est figé, aux Antibois de s’exprimer. P2
Très attendue. Espérée et à la fois crainte. La révision du Plan de prévention des risques d’inondation est entrée dans sa phase de concertation. Presque quatre ans après la crue meurtrière du octobre . Le temps a paru très long, pour les victimes des inondations qui ont fait de nombreux morts dans le département et ont provoqué d’énormes dégats. A Antibes, une vacancière est décédée dans un camping de la Brague, particulièrement touchée. A Biot, trois résidents d’une maison de retraite ont perdu la vie.
Plus question désormais de vivre, de travailler et de circuler, comme avant, dans les zones meurtries. Il faut donc revoir le PPRI, cet outil de prévention élaboré par l’Etat, arrêté en , à l’aune de la crue de . Cela passe par une concertation du public qui s’est ouverte avec une réunion aux Espaces du Fort Carré. Le projet de PPRI a été présenté par la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), en présence du maire, Jean Leonetti. Beaucoup de documents présentés, des rapports, des réglements, des cartes, de zonages, des cartes des aléas et des enjeux... Beaucoup de rouge plus ou moins foncé, de bleu, plus ou moins clair... Le fruit de relevés sur le terrain, de témoignages et de modélisations hydrauliques. Mais, cela a été martelé lors de la réunion : « Rien n’est encore figé ! Exprimez-vous ! » En consultant ce rapport, en ligne ou en mairie, chacun est invité à donné son avis ou faire des observations.
Nouveau : trois types de « contexte urbain »
C’est l’une des nouveautés du PPRI qui distingue pour le zonage réglementaire trois types d’enjeux. Il y a zone inondable et zone inondable. On distingue trois « contextes urbains ». Les obligations ne sont pas les mêmes pour les Centres urbains (CU), les Autres zones urbanisées (AZU), plutôt à habitat pavillonnaire et les Zones peu ou pas urbanisées (ZPPU).
Zones rouges et bleues : différentes nuances
Le Plan de prévention des risque d’inondation obéit à trois objectifs forts : ne pas aggraver le risque dans les zones considérées comme dangereuses, préserver des champs d’expansion des crues et réduire la vulnérabilité. Mais le zonage réglementaire a évolué. Toujours deux zones, rouge et bleu, mais pour chacune de ces zones plusieurs nuances : quatre degrés selon l’exposition aux inondations, pour la zone rouge (de R0 à R3, c’est-à-dire de l’inconstructibilité à l’aléa fort, en passant par faible et modéré) et deux nuances pour la zone bleue (B1 et B2, aléa faible à modéré). Ce qui change tout, c’est le fameux « contexte urbain » dans lequel se trouve le bien touché par les inondations.
Règles assouplies
Les règles sont assouplies, pour encourager, notamment, le renouvellement urbain dans les centres en aléa fort. Les constructions sont autorisées pour la création d’un niveau supplémentaire servant de refuge. Sont possibles, aussi, les démolitions-reconstructions, sans augmentation de l’emprise au sol, mais avec hausse de la surface de plancher, les extensions limitées.
Rien n’est figé même dans le rouge
En zone R0, on ne construit plus rien. Mais il y a des autorisations, précises, notamment pour les reconstructions. Dans ce cas-là, on reconstruit « un bâtiment transparent hydrauliquement sur 7 mètres de hauteur. En R1, dans les secteurs urbanisés ou peu urbanisés placés en aléa fort, de nouvelles possibilités existent comme des extensions limitées et reconstructions, mais sans augmentation de la surface de plancher. Là aussi, le but est de permettre à l’existant d’évoluer. En R2, en zone peu ou pas urbanisée, et en aléa faible et modéré, d’autres possibilités sont ouvertes, telle la création de constructions agricoles, la création d’infrastructures de collecte et de traitement de déchets, les équipements portuaires et nautiques
de type ports à sec, etc.
Ce qui est interdit en zone inondable
Rouge ou bleue, quelle que soit la zone inondable et sa situation géographique, voici ce qui reste strictement interdit : établissements sensibles (écoles, maisons de retraite, etc), établissements stratégiques, établissements accueillant du public (ERP), campings, aires d’accueil des gens du voyage, sous-sols (sauf en zone Bleue 2).
Un diagnostic de vulnérabilité obligatoire
Quid de l’existant, dans les zones inondables ? Les établissements sensibles, stratégiques, ERP, etc mais aussi les entreprises employant plus de 20 salariés et les immeubles existants, avec soussol, en zone inondable, devront en passer par un diagnostic réalisé par un professionnel.