Nice-Matin (Cannes)

Les filles droit au but

L’engouement pour l’Équipe de France de Corinne Diacre, lors du rendez-vous mondial en France, s’est mué en vague d’inscriptio­ns dans les clubs. Le début d’une belle aventure

- RUDY KOSKAS rkoskas@nicematin.fr

Le football féminin connaît une progressio­n constante depuis quelques années. Mais il est indéniable que la Coupe du monde organisée en France du 7 juin au 7 juillet a donné un sacré coup d’accélérate­ur dans les clubs.

Au niveau des inscriptio­ns, de la curiosité chez les filles ou tout simplement de l’envie de faire comme Wendie Renard, Amandine Henry, Sarah Bouhaddi ou Eugénie Le Sommer. Malgré le résultat mitigé des Bleues (défaite 1-2 en quart de finale contre les États-Unis), les clubs du bassin cannois et grassois ont ressenti un vrai boom (pas dans toutes les catégories d’âges) au niveau des effectifs. Dès la fin de la compétitio­n, les parents et les jeunes filles ont demandé des renseignem­ents sur les créneaux, les équipes proposées… avant de se retrouver sur le terrain en septembre. Du côté de l’AS Cannes ,onconfirme cette vague même si on ne s’enflamme pas : « Oui, c’est vrai, j’ai senti l’effet Coupe du monde mais surtout chez les seniors. Par contre, pas du tout chez les petites. Pour l’instant, cette saison, nous avons une centaine de joueuses, précise Gérôme Masa, responsabl­e de la section féminine du club cannois.

De la curiosité

Chez les U6-U9, nous avons 4 filles contre une quarantain­e chez les seniors et une vingtaine chacune chez les U15 et U18. D’ailleurs, nous organisons des interventi­ons spécifique­s pour les filles dans les écoles cannoises (hors temps scolaire) du CP au CM2 pour une séance d’essai d’une heure. »

Pour le FC Mougins, c’est plus nuancé comme le confirme, Fabien Moulin, responsabl­e de la section féminine : « Je n’ai pas ressenti un boom, mais plutôt de la curiosité. Beaucoup viennent essayer… et ne sont pas sûres de signer ! Par contre, sans faire vraiment d’action envers les filles, nous avons déjà près de 50 joueuses (contre 35 l’an passé). On profite de la bonne réputation des garçons, du bouche-à-oreille dans les familles et du fait que nous soyons bien structurés avec un entraîneur par catégorie. Il y a toujours de la place dans toutes les catégories. »

Une bonne com’

Au Racing Club de Grasse, Bruno Sassy, nouveau responsabl­e de la section féminine ne peut que confirmer les bienfaits de la Coupe du monde en France.

« Chez nous, il y a eu un regain de licenciées chez les petites alors que la saison dernière, c’était plus du côté des U18 et seniors. Cette saison, on est pour l’instant près de 70 féminines dans toutes les catégories. Je pense que grâce à la Coupe du monde, il y a eu plus d’intérêt sur le foot féminin notamment grâce aux Bleues qui se sont entraînées à Mandelieu. La communicat­ion porte ses fruits mais il faut continuer à travailler sur la longueur pour développer et faire progresser le foot féminin. »

Des maillots de Le Sommer, des Bleues, fleurissen­t à La Paoute, c’est un signe.

« Cette année, nous avons un groupe filles au collège Canteperdr­ix, c’est la première fois en section 4e-3e. »

À Eric-Estivals, à l’US Mandelieu, il n’y a pas photo entre la saison dernière et cette année. L’effectif total des filles a plus que doublé, précisions de Greg Amaury, responsabl­e de la section féminine : « On est passé de 20 joueuses à plus de 50 ! Avec notamment des adultes pour le foot à 7 et les loisirs pour des mamans qui s’entraînent le mercredi. Nos portes ouvertes pendant la Coupe du monde ont apporté beaucoup de curiosité et un vrai engouement parmi les plus jeunes. Aujourd’hui, c’est un peu retombé, car les filles doivent choisir entre plusieurs sports. Nous allons d’ailleurs communique­r avec les écoles pour les catégories U6 aux U11. »

Le bouche-à-oreille

À Rocheville, l’ESCR a elle aussi ressenti l’effet mondial mais avec une subtilité : « Aujourd’hui, nous sommes près de 45 filles, plus d’une quinzaine de plus que la saison dernière,

glisse Steve Fontaine, les filles nouvelles ont signé chez nous grâce à la Coupe du monde mais simplement aussi parce qu’elles voulaient faire du foot ! Je pense que si les Françaises avaient passé le quart, il y aurait eu un effet encore plus fort. »

Pour le SC MouansSart­oux, Patrick Gally, responsabl­e du pôle féminin (près de 120 licenciées), l’avis est net et tranché : « Chez nous il n’y a eu aucun effet Coupe du monde à partir de 15 ans. On va attendre encore pour les plus petites mais ce ne sera pas très important. Nous, c’est plutôt le bouche-à-oreille et notre bonne réputation chez les féminines. Certaines joueuses viennent même de SaintValli­er ! »

À La Bocca, l’USCBO, club historique et précurseur chez les féminines (près de 150 joueuses à l’époque !), ce ne sont pas moins de 50 filles qui aujourd’hui composent la section dirigée par Sylvie Legrand : «Onaeu un léger effet Coupe du monde, mais j’ai remarqué que cette année, les filles testent différents clubs, c’est flagrant ! Elles cherchent l’endroit où elles se sentent le mieux. Les filles ont des attentes. Je ne l’avais pas avant. » Le foot féminin progresse de saison en saison. Décomplexé­es, les jeunes et les moins jeunes n’hésitent plus à venir dans des clubs pour essayer, puis s’inscrire. L’avenir des Bleues est déjà en marche…

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 ?? (Photos Patrice Lapoirie) ?? Les jeunes joueuses de Grasse et Mandelieu.
(Photos Patrice Lapoirie) Les jeunes joueuses de Grasse et Mandelieu.
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Les joueuses de l’équipe de Mandelieu.
 ??  ?? L’équipe de Grasse en match à Mandelieu.
L’équipe de Grasse en match à Mandelieu.

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