Nice-Matin (Cannes)

Zep et Tébo dédicacent leurs BD en terrasse

Ils participen­t au festival Terrasses BD. Demain, dès 15 heures, le créateur de Titeuf dédicacera le 2e tome de Happy Sex et cosignera le dernier opus de Captain Biceps

- PROPOS RECUEILLIS PAR ROBERT YVON ryvon@nicematin.fr

L’une des stars de la bande dessinée, Zep, viendra, demain, dédicacer ses albums. Le créateur de Titeuf sera accompagné par son ami Tébo, avec qui il vient de signer le dernier opus de Captain Biceps, une série originale sur les super-héros. À l’invitation de la librairie Comic Strips Café, les deux artistes assureront tout au long de l’après-midi, à la terrasse du restaurant Le Pin parasol, traverse du 24-Août, une série de dédicaces. Zep vient également promouvoir Happy Sex 2, destiné à un public adulte. Depuis son domicile Suisse, il répond à nos questions.

Comment allez vous rencontrer ces deux publics différents avec Happy Sex et Titeuf ?

Faire la promotion d’un livre pour adulte et d’un autre pour la jeunesse, c’est un exercice périlleux. Je laisse le soin au libraire de gérer ces deux publics différents. Moi je les accueiller­ai avec le même plaisir.

Tébo ?

C’est un de mes dessinateu­rs préférés. Je l’avais un peu laissé tomber sur le précédent album de Captain Biceps, parce que c’était un projet qui avait été écrit seulement pour lui. Il sait faire les choses seul. Mais cela me manquait de travailler avec lui sur cette série que nous avons créée ensemble. On s’est bien amusés. C’est un peu un spécialist­e des super-héros ; il a toujours rêvé d’en dessiner. Moi, pas du tout. On se complète…

Pensez-vous que le personnage

de Titeuf vous a empêché de faire autre chose pendant un certain temps ?

Non, ce n’est pas la faute de Titeuf. C’était une question de maturité. Au départ, curieuseme­nt, ce sont les adultes qui ont aimé Titeuf. Puis les enfants. J’ai fait trois albums et j’ai commencé à débloquer, à dessiner d’autres projets d’humour. Il a fallu attendre quelques années pour que je me dise qu’il fallait écrire autre chose. J’avais des tas de carnets remplis d’idées. Mais c’était dur de passer à l’acte, parce que j’étais uniquement considéré comme un auteur pour la jeunesse. Et puis, il y a dix ans, j’ai écrit et dessiné Happy Sex. Et Une histoire d’hommes, en , qui était un roman plus graphique. J’aime naviguer dans plusieurs styles, même si l’humour reste mon écriture première. Le gros avantage de la bande dessinée, c’est qu’on peut aujourd’hui multiplier les projets. Ce qui n’était très certaineme­nt pas le cas au tout début de ma carrière.

Qu’est ce qui vous a amené à faire de la BD coquine ?

Peut-être Titeuf, qui est un personnage curieux et… coquin. Happy Sex, c’est plus une chronique de société. Après Titeuf, je n’avais pas envie de faire un album érotique. Quand j’ai fait le premier Happy Sex, j’avais aussi illustré Le Guide du zizi sexuel. Pendant deux ans, j’ai travaillé pour une exposition à la Cité des sciences visant à expliquer la puberté à des enfants. Je me suis dit que je voulais raconter notre sexualité à des adultes. Peu d’auteurs le font ; c’est quand même dommage. Alors je me suis lancé.

Comment vivez-vous, encore aujourd’hui, avec le personnage de Titeuf ?

Plutôt bien, j’ai des publics très différents qui me posent beaucoup de questions lors des séances de dédicaces. Pour un auteur, c’est merveilleu­x d’être suivi par plusieurs génération­s. Des parents achètent des albums de Titeuf à leurs enfants. Cela me touche, évidemment. Titeuf a  ans aujourd’hui.

Y aura-t-il un album Happy Rock  ?

La musique, c’est ma passion. J’ai voulu voir toutes mes idoles. Je suis un grand fan de Led Zep évidemment, de Bob Dylan et des artistes septuagéna­ires. Mais aujourd’hui, je ne vais plus beaucoup dans les salles de concerts. Il n’y aura pas de Happy Rock 2 pour répondre précisémen­t à votre question. Je n’ai pas assez de matière.

Quel souvenir avez-vous de votre expérience d’illustrati­on du disque de Goldman, Chansons pour les pieds ?

Je suis toujours en relation avec lui. On correspond plus qu’on ne se voit. Il vit en Angleterre. Quand j’ai illustré son album, j’étais chez lui dans un coin de la maison et du studio avec un carnet à dessins. Il arrangeait les morceaux, composait et je dessinais. C’était une belle expérience pour le fan de musique et de rock que je suis.

Vous avez réalisé l’affiche du Festival de Montreux en , où Titeuf joue de la trompette...

Oui. J’ai cette chance d’habiter Genève et d’aller très souvent au festival de Montreux. Claude Nobs, l’organisate­ur, avait pour habitude de demander à de grands artistes américains comme Keith Harring ou Andy Warhol de réaliser l’affiche. J’ai fait celle de  parce qu’il m’a sollicité. Cela reste incroyable pour moi.

Des projets ?

J’ai trois projets en route, chacun dans un carnet. Je me déciderai dans le courant de l’automne.

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C’est la première visite de Zep aux Terrasses BD du Comic Strips Café. (Photo Christophe Chavignaud / DR)
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