Aquaviva : deux journées pour découvrir les secrets de l’eau et de son recyclage
Pour la seconde année consécutive, Suez organisait ses journées de l’innovation durant lesquelles près de 70 installations étaient ouvertes au public, partout en France. Dans notre département, c’est la station d’épuration Aquaviva qui longe l’aéroport de Mandelieu qui était mise à l’honneur en fin de semaine par le groupe. Opération de communication bien sûr, mais qui aura permis aussi aux citoyens d’accéder à des sites habituellement fermés au grand public et de mieux comprendre le process de traitement de l’eau. La station d’épuration traite les eaux usées des habitants et des acteurs économiques de la communauté d’agglomération Cannes Pays de Lérins ainsi que d’Auribeau-sur-Siagne, Pégomas et La Roquette-sur-Siagne, soit huit communes. Inaugurée en 2012 pour répondre aux besoins liés à la démographie du territoire, la station utilise une innovation technologique appelée « ultrafiltration membranaire » qui assure une eau de qualité optimale. Il s’agit de membranes fines, très serrées et creuses, ou l’eau passe à travers des pores 1 000 fois plus fins que ceux de la peau, permettant la séparation ultrafine du solide et du liquide (voir photo). « Le traitement membranaire permet de récupérer 99 % de la pollution entrante, c’est l’un des traitements des eaux usées les plus performants actuellement », explique Laurent Haddad, technicien sur le site. C’est à espérer, car Il faut savoir qu’à la sortie de la station les eaux traitées rejoignent la mer à un kilomètre au large et à 80 m de profondeur via une canalisation.
Sensibiliser pour préserver la ressource
Qui contrôle alors la qualité de l’eau de sortie qualifiée «eaude baignade ? » « Nous faisons des contrôles tous les jours, la police de l’eau également, ainsi que l’ARS (Agence Régionale de Santé), pour confirmer la bonne réalisation du travail effectué sur le site. L’eau issue du traitement est de qualité excellente, selon les normes européennes de classification de baignade, », précise encore le technicien. « Nous voulons sensibiliser les gens sur la manière d’utiliser l’eau, ce qu’il ne faut pas jeter dans les toilettes ou les égouts, pour que nous puissions ici épurer les eaux usées le mieux possible », ajoute Charlène Noble, responsable du site.
« Très parlant en effet, les visiteurs pouvaient voir dans des vases ce qui arrive à la station : serviettes hygiéniques, tampons, lingettes, matières organiques… tout ce qui est jeté dans les W.-C. arrive ici et passe par le “dégrillage”, un filtre qui stoppe les déchets supérieurs à 6 mm», précise Charlène. Viennent ensuite des traitements de plus en plus fins pour filtrer l’eau jusqu’à la qualité « eau de baignade ».
Une seconde vie pour l’eau
Au cours de ces process de traitement de l’eau, la station Aquaviva valorise les 20 000 tonnes de boues produites chaque année en sortie de centrifugeuses, qui sont réduites, après séchage, à 4 000 tonnes de granulés combustibles. Ces granulés sont ensuite transportés chez les cimentiers pour chauffer leurs fours et produire du ciment.
De même la grande qualité de l’eau traitée obtenue par l’ultrafiltration lui donne une seconde vie. Elle est par exemple utilisée en eau de « process » pour tout le fonctionnement de l’usine, qui est donc autonome. Des études sont en cours également pour arroser les golfs ou les espaces verts. Autant d’économies en eau potable qui serait autrement prélevée dans les ressources en eau du territoire.
La station Aquaviva est aussi l’une des « fermes solaires » les plus importantes du département grâce à des capteurs installés sur certains ouvrages du site.
Des sujets sensibles qui ont intéressé plus de 120 personnes tout au long des visites guidées organisées par la station Aquaviva vendredi et samedi.