« Pas encore de collectif »
Leonardo Jardim, dont la tête est réclamée par la plupart des supporters monégasques, joue son avenir à Reims, demain. En attendant, le coach portugais demande du temps
La semaine dernière, Leonardo Jardim était chafouin, taciturne. Hier, en conférence de presse, le Portugais s’est montré bavard alors que la moitié des suiveurs de l’AS Monaco appelle à son départ. Durant la retransmission en direct de la conférence de presse, les « JARDIMOUT » ont pullulé en réponse à chaque tweet du club. Ambiance. Deux points en cinq matches, c’est un bilan que Jardim doit assumer avant de se rendre à Reims, demain, où une défaite pourrait signifier la fin de son aventure sur le Rocher... moins d’un an après son premier licenciement.
C’était une semaine particulière, une réunion avec les joueurs mais aussi la présence d’Oleg Petrov à l’entraînement.
On a partagé aussi nos sentiments avec les joueurs, écouté le ressenti de chacun. Oleg a parlé aux joueurs aussi. L’idée, c’est de faire passer le message que l’on croit en eux, qu’on est capable de faire mieux et de rester ensemble.
Petrov croit-il toujours en vous ?
Je n’ai pas posé la question de mon avenir. Quand on perd, on perd tous ensemble mais l’entraîneur est le plus visé. J’ai l’habitude de protéger le club, de ne pas me défendre quand c’est personnel, c’est comme ça, ce sont des attaques mais je suis ici pour faire le meilleur et obtenir des résultats.
Pour la première fois, les supporters ont clairement demandé votre départ, notamment les UM.
Les supporters ont toujours le droit de critiquer, ils sont là depuis longtemps, on avait l’habitude d’être très performant depuis un moment et là, c’est un moment difficile mais j’accepte les critiques. Cela fait ans que je suis coach, je sais comment ça fonctionne.
Le principal souci est défensif, comment y remédier ? En changeant de système ?
Plus qu’un système, c’est avoir l’envie de bien défendre collectivement. L’attitude doit être collective et tout le monde a besoin de défendre. La concentration doit être au rendez-vous et on doit rester plus proches les uns des autres.
Allez-vous changer de schéma ?
On va changer les choses de manière collective. On ne va pas changer pour mettre tel ou tel joueur dans le confort, non, on va changer des choses pour le bien de l’équipe.
« Les supporters ont des raisons d’être mécontents »
On a la sensation que Kamil Glik fait jouer sa défense très bas...
Quand les mauvais résultats sont là, c’est que personne n’est à son niveau, pas que les joueurs, tout le monde. On doit continuer à le soutenir, lui, mais aussi les autres. L’histoire que les remplaçants sont meilleurs, c’est toujours la même chose quand ça ne va pas. Ça fait ans que c’est comme ça dans le football. Pour retrouver l’équilibre, on doit encore travailler. Le groupe actuel n’a pas beaucoup de vécu commun. Il faut oublier le passé, l’année dernière, tout oublier, l’important c’est maintenant. Il y a les individualités et le collectif, ce n’est pas la même chose. Le collectif, c’est marcher ensemble. Aujourd’hui, on n’est pas encore collectif.
Un garçon comme Fabregas est également très décrié.
Comme Glik, il est visé car l’équipe ne va pas bien. Il a une grosse carrière, peut-être qu’il n’a pas fait un bon match contre l’OM mais ça reste un joueur important de l’équipe et du projet.
Comment vivez-vous la situation actuelle car vous êtes très décrié ?
Les supporters ont des raisons d’être mécontents. Mais nous aussi on vit un moment délicat. On a des joueurs de qualité, d’expérience, mais ce n’est pas encore une équipe. Ce n’est pas à moi de dire si je vais avoir le temps. L’an dernier, j’ai beaucoup écouté les critiques sur la préparation, la méthode Jardim, le style de jeu qui n’allait pas. Mais c’était la même chose qui était encensée quand tout marchait. La seule chose qui change, ce sont les résultats et on juge à travers le résultat.