Nice-Matin (Cannes)

Les clés pour mater

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En sol majeur

Depuis qu’elle a intégré le Rugby Championsh­ip, l’Argentine a bien changé : elle n’est plus cette équipe qui aimait ralentir le jeu. Au contraire, même, elle impose un rythme effréné. Le XV de France a justement axé sa préparatio­n sur la recherche de vitesse et de mobilité. Mais il devra néanmoins chercher à ralentir le tempo imposé par les Argentins, en livrant bataille dans les regroupeme­nts. Ce qu’il n’était pas parvenu à faire en Écosse le 24 août (14-17), où la présence de Wenceslas Lauret avait cruellemen­t manqué. Le Racingman, au profil unique de plaqueur-gratteur, est de retour, et aura pour mission principale de « pourrir » les sorties de balles argentines. Les Bleus, eux, devront évidemment veiller à assurer les leurs par des soutiens rapides. En ralentissa­nt les libération­s argentines, les Tricolores auront également davantage de temps pour mettre la pression sur Nicolas Sanchez, l’ouvreur des Pumas.

Du bon pied

À l’aise balle en main, Sanchez l’est également dans le jeu au pied courant, arme qui pourrait être déterminan­te demain. Surtout si la pluie s’invite. Les deux équipes seront alors forcées de revoir leurs ambitions de jeu à la baisse. Les Bleus seront-ils capables de réduire la voilure d’un plan de jeu général basé sur le mouvement et la vitesse, en usant du pied et du jeu au près ? Offensivem­ent, l’ouvreur Romain Ntamack tiendra un rôle prépondéra­nt dans la stratégie à mettre en place. Et défensivem­ent, le triangle arrière composé de Médard (arrière), Huget et Penaud (ailes) peut s’attendre à recevoir une pluie de chandelles. Individuel­lement, tous trois sont plutôt à l’aise dans l’espace aérien. Mais collective­ment, les dernières sorties face à l’Angleterre, l’Irlande et le pays de Galles jettent un doute sur la capacité du XV de France à assurer dans ce domaine.

Mêlées enfoncées ?

Qui dit pluie, dit ballon glissant, donc en-avant et mêlées fermées. L’ancien point fort des Pumas qui, ces dernières années, souffrent considérab­lement dans ce secteur. Ils avaient ainsi été dominés face aux Bleus en novembre dernier à Lille (28-13 pour la France), et ont été martyrisés par l’Afrique du Sud (défaite 46-13) en août. « Je connais la fierté des Argentins. Si on s’était fait bouger comme ça, si on avait entendu qu’on était faible en mêlée, on en aurait fait tous les jours lors de la préparatio­n », tempère Jefferson Poirot, méfiant sur la supériorit­é supposée des Bleus en mêlée fermée.

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