« Ce serait merveilleux »
Vice-champion d’Europe 2018 et 2019, Zelim Khadjiev s’avance vers les Mondiaux de Nur-Sultan (ex-Astana) avec gourmandise. Au Kazakhstan, le Niçois, champion du monde Juniors il y a cinq ans, rêve d’une première breloque mondiale chez les Seniors. En terminant parmi les cinq premiers des moins de 74 kg, l’Azuréen de 25 ans obtiendrait son sésame pour les Jeux de Tokyo l’été prochain. De quoi s’éviter quelques doutes et les tournois de repêchage européen et mondial programmés début 2020. Il se lance aujourd’hui avec les éliminatoires (11h) puis les demies (16h45). Tremplins jusqu’à la finale fixée demain soir (18h).
Zelim, l’objectif est double sur ces Mondiaux…
Oui, il y a la qualification pour les Jeux à aller chercher mais je pense d’abord à décrocher une médaille.
Pourquoi serait-ce la bonne année pour vous voir sur le podium
(il n’a jamais fait mieux qu’une e place en ) ?
J’en suis capable. Je me suis bien préparé. J’ai fait des stages en Pologne, en Russie, en Italie et à l’Insep à Paris, avec des amis qui, comme moi, sont d’origine tchétchène (). Ça devrait le faire même si je reste prudent. C’est Dieu qui décidera. Des Mondiaux avec la qualification pour les JO en jeu, c’est davantage de pression.
Et il va falloir la gérer. Tout le monde arrive gonflé à bloc. Le niveau s’élève. Ramener un ticket pour Tokyo serait merveilleux. Ma famille et mes amis sont tous derrière moi.
Quels concurrents surveillerez-vous le plus ?
Ceux présents dans le Top mondial. Je pense à l’Américain (Burroughs,
au Russe (Sidakov, ndlr), champion du monde en titre), au Géorgien (Kentchadze, vice-champion du monde) et à l’Italien (Chamizo, n° mondial et champion d’Europe) ().
Etes-vous plus serein après le gain de vos deux médailles européennes ?
Oui, je me sens beaucoup plus confiant avec ces médailles. Je sais que j’ai le potentiel, le physique et le cardio pour ramener des médailles pendant les grandes échéances internationales. Avant ces résultats, je pouvais me sentir trop jeune et pas assez prêt pour ce genre de rendez-vous.
Vous dites vous sentir bien, vous n’avez donc plus de problème à la main ou au coude ?
Mon coude s’est déboîté il y a trois mois. J’ai dû appuyer sur le frein en matière de lutte. Mais c’est le seul petit souci que j’ai eu durant ma préparation. Pour la main, les ligaments de deux de mes doigts étaient déchirés
(synonyme de forfait pour les Mondiaux ). On m’avait dit que je devais absolument me faire opérer. Le problème, c’est que j’allais perdre quatre à cinq mois et les Europe approchaient. J’ai préféré me strapper et pour l’instant ça tient. Enfin, si on ne tire pas trop dessus (rire). Non, j’ai encore des petites douleurs mais ça va.
Il y a peu encore, vous rencontriez des soucis dans la gestion de la fin de vos combats. Est-ce derrière vous ?
Je pense que j’ai progressé dans ce secteur.
J’ai davantage de maîtrise. Au dernier championnat d’Europe, je bats Kentchadze en parvenant à bien défendre dans les trente dernières secondes. (1) Zelim Khadjiev est né au Daghestan en Tchétchénie. Ses parents ont fui la guerre pour s’installer à Nice. Zelim avait 10 ans. (2) Sidakov et Kentchadze (23 ans) ont prouvé lors des Mondiaux 2018 qu’une nouvelle génération (dont Khadjiev fait partie) pouvait prendre le pouvoir.
« Avec ces médailles européennes, je me sens beaucoup plus confiant »