Nice-Matin (Cannes)

Nice : l’horrible victoire

A onze contre neuf, le Gym n’a failli prendre qu’un point à Toulouse, la lanterne rouge du championna­t, en concédant un penalty en fin de match. Cela aurait sans doute plombé sa saison

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TOULOUSE - NICE : -

A Toulouse, au Stadium, OGC Nice bat Toulouse FC 2 à 0 (1-0).

Arbitre: J. Miguelgorr­y. Possession de balle : 38% pour Toulouse ; 62% pour Nice.

Buts : Lees-Melou (12), Herelle (90+5). Avertissem­ents : Gradel (58), Sangaré (84) à Toulouse. Exclusions : Gabrielsen (28), Moreira (77) à Toulouse. Toulouse : Reynet - Moreira, Gabrielsen, Diakite, Sylla - Sangaré (cap), Vainqueur, Makengo (Rogel 30) - Dossevi (Gradel 68), Saïd (Amian Adou 79), Leya Iseka. Entr. : Denis Zanko.

Nice : Benitez - Herelle, Danilo, Sarr (cap), N’Soki - ThuramUlie­n, Lees-Melou - Ounas (Maolida 79), Claude Maurice (Knepe Ganago 60), Lusamba, Dolberg. Entr. : Patrick Vieira.

Il n’y a pas eu de chant victorieux mais le cri de colère d’un entraîneur remonté comme un coucou après une deuxième mitemps abominable que les Niçois ont traversée comme des fantômes au milieu des morts-vivants. « Si Walter (Benitez) n’avait pas arrêté ce penalty, on aurait eu l’air con », a lâché, dépité, Patrick Vieira, qui a balancé de rage une bouteille d’eau sur la pelouse, juste après le tacle farfelu de Myziane sur Gradel dans sa surface. On ose espérer que les gamins du Mèfi Club n’aient pas tout compris au film l’un des pires de la décennie, c’est dire ! -, et qu’ils ne retiennent que ce moment de partage après le deuxième but de Herelle en fin de match. Pour les moins naïfs, ou les pissefroid, c’était plutôt gênant, voire malaisant même, que d’assister à cette scène de liesse, dans un Stadium à moitié vide, au bout d’un deuxième acte que Toulouse a joué à dix, puis à neuf. Dernier de Ligue 1 et déjà largué dans la course au maintien, le Téfécé n’avait pas besoin de ça, à savoir un défenseur qui se transforme en plaqueur (Gabrielson sur Dolberg) et un autre en Pascal Gentil ou Christophe Pinna, c’est au choix (Moreira sur Ounas). Or, il a failli le faire et, donc, prendre un point tombé du ciel face à des Niçois apathiques et affligeant­s de passivité après la pause. Tout laissait pourtant penser que l’affaire était très bien embarquée pour eux après l’ouverture du score de Lees-Melou, le meilleur joueur niçois et de loin, et l’expulsion de Gabrielson à la 27e minute. «Onaquasime­nt mieux joué à 11 contre 11» , a lâché Adam Ounas, après ce premier succès en déplacemen­t depuis cinq mois et demi (Rennes, 1er septembre) qui n’a ravi personne.

A deux points du cinquième mais…

« A 1-0 et un expulsé pour eux, on s’est relâché et on s’est dit que le match allait être facile, mais non. »

En sortant rapidement Claude-Maurice, qui n’avait pas tout mal fait, Patrick Vieira s’est privé d’un de ses leaders techniques.

« J’aurais pu changer huit joueurs », s’est-il défendu. L’entrée de Ganago, qui devait apporter de la profondeur, n’a rien solutionné. Derrière, Sarr et Nsoki sont retombés dans leurs travers. Petit à petit, le Gym s’est recroquevi­llé, affichant un déchet technique rédhibitoi­re, même face à ce qui se fait de pire en Ligue 1. A force de faire n’importe quoi, il a failli subir un affront qui aurait fait date et causé bien des tourments à Vieira, qui a tout de même quitté la Ville Rose décontenan­cé par ce qu’il a vu.

« C’est une victoire au goût amer, la première fois que je ressens ça », a glissé le coach niçois, qui n’a pas osé voir plus loin après ce succès qui replace, malgré tout, son équipe dans la course à l’Europe et à deux points de Monaco, cinquième de L1. Après le spectacle désolant d’hier soir, cette perspectiv­e n’a jamais semblé aussi utopique.

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Ça fait cinq buts et six passes décisives pour Lees-Melou cette saison en Ligue .
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