Nice-Matin (Cannes)

Vos nouvelles attestatio­ns de déplacemen­t à découper

- CHRISTOPHE PERRIN

Il a 19 ans et n’avait jamais eu affaire à la justice jusqu’à hier. Mehdi L. a été reconnu coupable hier de violences sur une policière municipale par le tribunal correction­nel de Nice. Il a été condamné à la peine requise par la procureure Clémence Bravais : un an de prison dont six avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve. Mehdi, un Niçois de 19 ans, a été reconnu coupable de violences sur une policière municipale. Le 2 avril, vers 18 heures, Il a lancé depuis le deuxième étage d’un immeuble au 103 de l’avenue HenryDunan­t à Nice un objet non identifié, blessant au visage Sarah.

Des pommes de terre sur la tête

La jeune femme se remémore l’interventi­on. L’équipage cherchait à procéder au contrôle des attestatio­ns de déplacemen­t d’un groupe de jeunes « Ils étaient trois, plutôt virulents », se souvient la policière municipale. A ce moment, pommes, pommes de terre, verres... pleuvent sur la patrouille de police. Une équipe de télévision en tournage pour l’émission 7 à8, filme la scène. Blessée à l’oeil et au nez, la victime n’a pu voir son agresseur. «Je suis en colère C’est tellement lâche. » Les douleurs physiques ont été vives mais sont passées. Seul reste visible un hématome autour de l’oeil droit. En revanche, la blessure morale reste profonde : « Je n’aurais pas cru que cet incident m’atteigne autant », confie-t-elle, aux côtés de son conseil, Me Adrien Verrier.

L’une de ses collègues dit avoir clairement aperçu le jeune homme qu’elle a vu en train d’armer son bras et de lancer un objet non identifié. Mehdi avait déjà été contrôlé à deux reprises sans attestatio­n sans être verbalisé. C’est grâce à ces précédents contrôles qu’il a pu être retrouvé. « Je suis 100 % innocent, affirme-t-il, en visioconfé­rence depuis la maison d’arrêt. Je n’ai pas été élevé comme ça. » Sans activité ni formation, il explique qu’il dormait au moment des faits à son domicile, au troisième étage de l’immeuble. Il partage l’appartemen­t avec sa mère et cinq frères et soeurs « A 18 heures, c’est tard pour une sieste et tôt pour la nuit », remarque le président Alain Chemama.

« Un emballemen­t judiciaire »

En défense, Me Rudy Amsellem plaide la relaxe et évoque « un emballemen­t judiciaire », rappelant les tweets d’indignatio­n du maire qui a impropreme­nt parlé de « crime ». « « On se trompe de date, d’étage dans cette procédure, ce n’est pas grave. On ne retrouve pas l’objet lancé, ce n’est pas grave. Lui-même demande que les images tournées ce jour-là soient visionnées. » Les journalist­es ont refusé de les transmettr­e avant la diffusion du reportage. Le tribunal s’en est passé. En condamnant Mehdi, elle le contraint aussi à dédommager sa victime, à trouver du travail ou à suivre une formation à sa sortie de prison.

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