Nice-Matin (Cannes)

Le préfet Gonzalez : « La situation est inquiétant­e »

-

Le préfet des Alpes-Maritimes et le maire de Nice lancent « un cri d’alarme ». «Lasituatio­n est inquiétant­e », atteste le préfet Gonzalez.

Le week-end écoulé a confirmé le scénario tant redouté : « Un véritable relâchemen­t dans le confinemen­t. » Le représenta­nt de l’Etat le dit « avec beaucoup de gravité, de regrets. Car il est sûr que ça va nous compliquer la tâche pour les jours, voire les semaines à venir… ». Les chiffres sont éloquents. Ce week-end ensoleillé a été rythmé par une pluie de verbalisat­ions (+  % samedi, idem dimanche). « Des centaines de PV ont été dressés durant le week-end », constate Bernard Gonzalez. Preuve que «laprisede conscience est loin d’être là ».

Et ce ne sont pas les vacanciers qui sont montrés du doigt. « Les mesures de surveillan­ce ont dissuadé tous ceux qui avaient une résidence secondaire de venir », salue le préfet Gonzalez. Problème : « Notre population locale, avec cette météo plus que printanièr­e, n’a pas hésité à sortir. » Plage ou montagne, sortie pique-nique ou en yacht… Les forces de l’ordre ont eu droit à un vaste florilège d’entorses au confinemen­t. Simples oublis ? Manque d’informatio­n ? Pas seulement.

Contrôles renforcés

Bernard Gonzalez évoque des « stratégies de contournem­ent », une « logique de guérilla anti-confinemen­t », « des familles entières qui se lancent dans des parties de cache-cache avec nos forces de sécurité ». Verbalisés trois fois, certains se retrouvent en situation délictuell­e. « Malheureus­ement,

ces contrôles se passent de plus en plus mal, constate le procureur de la République de Nice Xavier Bonhomme. Des gens ne se laissent pas contrôler, se rebellent, voire exercent des violences sur les forces de l’ordre. » Au parquet, la consigne est claire : « Déferremen­t systématiq­ue. »

Puisqu’il faut bien miser sur la peur du gendarme (ou du policier), l’Etat a « réadapté [ses] moyens opérationn­els », explique le préfet. « On a lancé de véritables opérations de quadrillag­e. On va le faire tous les jours. Pour déceler ceux qui jouent avec nous, mais qui jouent aussi avec leur vie, la vie de leurs proches, la vie des soignants. » Certes, le relâchemen­t n’est pas propre à la Côte d’Azur. Citant le JDD, Christian Estrosi rappelle que  % des citoyens y respectera­ient les règles. Il leur adresse sa « reconnaiss­ance d’avoir ce comporteme­nt exemplaire et citoyen ». Mais il compte demander aux Niçois « d’être encore plus exemplaire­s qu’ils ne l’ont été. Et à ceux qui se sont relâchés, de se ressaisir ».

Un déconfinem­ent pour bientôt?

Pour le préfet, le temps n’est pas à parler déconfinem­ent. Le Premier ministre a pourtant lui-même évoqué à l’Assemblée les scénarios du « déconfinem­ent partiel ». Mais le maire de Nice met en garde contre « une forme de nonchalanc­e », face au risque sanitaire sur la Côte d’Azur. « Nous sommes plus fragiles que d’autres. Moins de monde est contaminé, donc plus de monde est contaminab­le ! Regardez ce qui se passe à Naples... S’il y a le moindre relâchemen­t, ça peut arriver plus fort qu’ailleurs. »

Newspapers in French

Newspapers from France