Nice-Matin (Cannes)

« En tant que maman, je préfère être prudente »

Depuis deux mois, Laroussi et Priscilla Drollet veillent sur leurs cinq enfants, âgés de 1 à 15 ans. Le jeune couple de Sospel ne veut prendre aucun risque et a décidé de continuer l’école à la maison

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Au village de Sospel, l’école va rouvrir ses portes dès demain. Mais, pour cette rentrée très particuliè­re, la cloche sonnera sans la présence de Laroussi et Priscilla Drollet. Le jeune couple du village a décidé de continuer l’école à la maison pour quatre de ses cinq enfants, âgésde1à15­ans. « Nous avons respecté à la lettre le confinemen­t, durant deux mois. Un retour à l’école représente trop de risques. Je suis moi-même asthmatiqu­e et ce virus présente un danger pour ma santé, témoigne Priscilla. De plus, comment voulez-vous faire respecter un mètre de distance entre les élèves ? En tant que maman, je préfère être prudente. »

Atelier jardinage et cours de langues étrangères

Et de saluer le travail titanesque qui attend le personnel scolaire. « Gérer l’enseigneme­nt et les gestes barrières, c’est une grosse responsabi­lité et je les applaudis pour cet investisse­ment. » Priscilla, mère au foyer, et Laroussi, cuisinier dans un restaurant aujourd’hui fermé à cause de la crise, peuvent s’occuper à plein temps de leur grande tribu : « Nous nous investisso­ns à 100 % pour eux. » Et pas question de faire l’école buissonniè­re. Depuis deux mois, quotidienn­ement, le jeune couple fait la classe pour Louis et Amir, inscrits en maternelle et Laila et Omar, élèves au collège. Après des débuts difficiles, la famille a su trouver un équilibre. «Au début, tout le monde se sentait en vacances ! Puis, nous avons mis en place des horaires précis de travail. » Lever à 7 heures et cours vers 8 heures. Priscilla et Laroussi prennent leur rôle de professeur­s particulie­rs très à coeur : « Nous suivons le programme rigoureuse­ment et les professeur­s nous aident énormément. Comme nous avons la chance d’avoir une maison et un jardin, nous avons mis en place des activités réunissant toute la famille. » Ateliers culinaires, chasses aux trésors, loisirs créatifs, jeux de société, création d’un potager, etc. Les jeunes parents gèrent un minicentre aéré depuis le mois de mars. Et ne semblent pas s’essouffler… Bien au contraire ! Depuis quelques jours, le centre de loisirs “Drollet” est aussi un centre d’apprentiss­age des langues étrangères : « Mon mari est Tunisien et il parle six langues grâce à son métier de cuisinier. Tous ensemble, nous avons commencé des cours d’arabe et d’italien. » Aujourd’hui, la grande tribu n’a pas prévu de mettre le nez dehors. Sauf peut-être pour surveiller la croissance des petits pois, courgettes et radis du potager. « Nous allons attendre que le déconfinem­ent passe. Puis, la première chose sera d’aller voir notre famille qui nous manque énormément… »

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(DR) Depuis deux mois, Laroussi et Priscilla Drollet veillent sur leurs cinq enfants : Loris ( an), Louis ( ans), Amir ( ans), Laila ( ans) et Omar ( ans).

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