NOUVELLE VIE
Première journée de déconfinement en douceur Quel plaisir de pouvoir aller chez le coiffeur ! L’attestation pour se déplacer à plus de km
P à
Des masques dans les transports, une circulation fluide sur les routes et de rares cyclistes bravant le froid et la pluie : la France a commencé à se remettre en marche hier, dans le calme et sans accroc majeur, même si les forces de l’ordre ont dû faire évacuer en soirée le canal Saint-Martin, à Paris, à la suite d’un rassemblement trop important.
Les transports, sujet polémique, étaient scrutés de près, particulièrement en Îlede-France, zone en rouge. Mais si quelques points de tension se sont fait sentir tôt le matin sur une partie du métro parisien (la fréquence des rames étant ralentie à cause de l’impact des intempéries de la nuit), la journée s’est ensuite déroulée sans incident, et « les retours du terrain montrent un respect global des consignes sur le réseau », a indiqué la RATP.
« Nous entrons dans un monde nouveau »
La SNCF a fait le même constat. A Marseille, la gare Saint-Charles, où s’effectue la correspondance entre bus interurbains, trains et métro, ne connaissait pas le bouillonnement habituel d’un lundi matin. Sur le réseau routier, aucun embouteillage notable n’était signalé. Si la fréquentation était clairement plus élevée que durant le confinement, elle restait en deçà d’un début de semaine normal. Quant aux partisans de la « petite reine », ils ont souvent été découragés par la météo maussade dans la majeure partie du pays. Le centre-ville de Strasbourg, où le vélo est habituellement roi, était quasiment vide, balayé par une pluie drue et un fort vent.
Du côté des commerces, l’affluence était réelle avec, distanciation oblige, de nombreuses files d’attente – sans surprise, les salons de coiffure étaient particulièrement sollicités –, mais la plupart des échoppes ne semblaient pas non plus avoir constaté de ruée.
Une tendance globale qui laisse penser que les appels à la prudence et au maintien de la vigilance ont été entendus. Un message que le gouvernement et les professionnels de santé ont continué à marteler hier. « Nous entrons dans un monde qui est nouveau, dans lequel il faut que nous apprenions à conjuguer activité économique, travail et circulation du virus, et le succès de ce défi que nous avons à relever, il dépendra de chacun d’entre nous », a affirmé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, sur BFM Business.
« Les enjeux aujourd’hui, c’est d’éviter qu’on ait à nouveau un nombre de cas très importants qui seraient susceptibles de saturer à nouveau nos services d’urgence », a rappelé de son côté sur RTL Odile Launay, infectiologue, cheffe de service à l’hôpital Cochin.
Les écoles, nouvelle étape aujourd’hui
La réouverture des écoles pour les élèves, qui a lieu aujourd’hui (la pré-rentrée a eu lieu hier pour les enseignants) et inquiète élus locaux, profs et parents, constituera un autre indicateur très surveillé. Plusieurs maires, dont celui de Cannes, David Lisnard, ont insisté hier sur la « progressivité » de ce retour à l’école, appelant à la « prudence ». « Près de 86 % » des 50 500 écoles de France vont ouvrir, pour accueillir « plus de 1,5 million d’enfants », sur un total de 6,7 millions d’écoliers en maternelle et élémentaire, avait assuré la veille dans Le Journal du dimanche le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer. Mais ce chiffre national cache de fortes disparités locales. En Corse, seules 35 écoles sur 257, soit 1,6 % des élèves du premier degré, sont ainsi concernées, a fait savoir le rectorat.