Nice-Matin (Cannes)

« Confiance excessive » sur le Charles-de-Gaulle

La ministre des Armées a présenté hier les conclusion­s de l’enquête sur la propagatio­n du virus sur le porte-avions basé à

- P.-L. PAGÈS plpages@varmatin.com

Le 17 avril, lors d’une précédente audition devant la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale, la ministre des Armées, Florence Parly, s’était engagée à revenir devant les parlementa­ires pour présenter les conclusion­s des enquêtes épidémiolo­gique et de commandeme­nt menées pour expliquer l’épidémie de coronaviru­s à bord du porteavion­s Charles-de-Gaulle.

« Brest n’est pas la cause première »

Hier, elle est revenue pour évoquer lesdites enquêtes. Et surprise : alors que tout semblait accuser l’escale de Brest, l’enquête épidémiolo­gique a situé « l’introducti­on du virus Covid-19 [...] à l’occasion d’un mouvement de personnels en mer » ,entrelafin de l’escale de Limassol (du 20 au 26 février) et l’arrivée dans le port breton le 13 mars. Florence Parly a été très claire : « Brest n’est pas la cause de la première introducti­on du virus à bord. »

Mais le port militaire breton n’est pas complèteme­nt dédouané. L’escale a été «un facteur d’accélérati­on de la propagatio­n de l’épidémie ». Fallait-il la maintenir ? Florence Parly n’en doute pas. Le porte-avions faisait son retour, après dix ans d’absence, dans le port qui l’a vu naître, et cette escale était « nécessaire, tant pour des raisons logistique­s, que pour le moral et la régénérati­on des équipages ».

Pas de faute mais des erreurs

Si les enquêtes n’ont révélé « aucune faute » de la part du commandeme­nt, « des erreurs ont été commises » ,estime Florence Parly qui se refuse à accabler le commandeme­nt. Elle évoque une stratégie de lutte contre le coronaviru­s « fondée sur le retour d’expérience de l’épidémie de H1N1 qui avait été surmontée en 2009 par le porteavion­s, sans interrompr­e son activité opérationn­elle. Or, le coronaviru­s n’est pas la grippe H1N1 ». Citant toujours les enquêtes, elle parle d’ « une confiance excessive dans la capacité du groupe aéronaval et du porte-avions à faire face au coronaviru­s ». Regrettant de n’avoir été prévenue de l’épidémie que le 7 avril, la ministre pointe du doigt « des défauts de coordinati­on et de partage de l’informatio­n entre les chaînes de commandeme­nt, et au sein des différents niveaux de celles-ci ».

 ??  ?? Tous les marins sont désormais guéris, sauf un, a indiqué Florence Parly. (Photo d’archives D. L.)
Tous les marins sont désormais guéris, sauf un, a indiqué Florence Parly. (Photo d’archives D. L.)

Newspapers in French

Newspapers from France