Nice-Matin (Cannes)

Reprise studieuse pour les lycéens de Monaco

Affluence notable, hier, dans les établissem­ents de la Principaut­é où près de 90 % des élèves de Première et Terminale ont repris les cours pour achever l’année scolaire

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Dans cette année 2020 si particuliè­re, c’était, hier, l’heure de la rentrée en Principaut­é. Bis repetita de l’année scolaire, elle s’est déroulée sous un ciel capricieux qui n’était pas sans rappeler les orages d’été qui douchent parfois les premiers jours de septembre. Fermés depuis le 13 mars, les lycées de la Principaut­é ont rouvert le bal, avant les collégiens de 6e et 3e, puis les primaires de CP et CM2 dans les semaines qui viennent. Les autorités monégasque­s ont fait le choix, pour cette fin d’année, de ne convoquer physiqueme­nt en cours que les élèves des classes à enjeux. Pour les années lycées en l’occurrence, celles de Première et Terminale.

« Reprendre contact avec l’école »

Et la reprise a été très studieuse. Hier matin, une dizaine d’absents, seulement, étaient recensés sur les 125 élèves attendus au lycée Albert-Ier. « Ceux manquant à l’appel sont essentiell­ement des élèves loin de la Principaut­é ou dont les familles comptent des personnes vulnérable­s et ne veulent pas prendre de risque », souligne le proviseur, Pierre Cellario. Pour lui, l’important de cette reprise est, « après deux mois sans venir au lycée, de reprendre contact avec l’école. Rien ne remplace l’échange direct avec un professeur ».

Dans l’intervalle, certes, les échanges numériques ont permis le suivi pédagogiqu­e. Mais la fin d’année sera bel et bien physique. « Nous n’allons pas les assommer d’évaluation­s mais l’important est de leur donner encore des acquis en prévision de leur passage dans la classe supérieure ou de leur futur parcours scolaire. »

La cantine comme salle de cours

Sur le Rocher, le lycée public a donc revu son organisati­on. Les lundis et mardis, ce sont les élèves de Première qui viendront en cours. Les jeudis et vendredis, ceux de Terminale. Chaque classe est répartie en deux groupes qui viennent deux matinées ou deux après-midi, pour quatre heures de cours. Le professeur dispense son cours deux fois dans la semaine à chaque groupe : « Les élèves absents retrouvent les cours sur Pronote, que le professeur enrichit avec des explicatio­ns. »

Logiquemen­t, avec moins d’heures présentiel­les, les emplois du temps ont été adaptés. Pour les Premières, le français et les options sont priorisés. Pour les Terminales, les matières avec le plus haut coefficien­t au bac.

Les locaux aussi se sont adaptés. Pas plus de quatre groupes par étage dans des salles où chaque table a été espacée d’1,50 m de la suivante. Si bien qu’il a fallu trouver de nouvelles options. Exemple ? La cantine et la salle polyvalent­e ont été transformé­es en salle de cours pour bien respecter la distanciat­ion sociale.

« Rassurer les parents »

De l’autre côté de la Principaut­é, au lycée privé François-d’Assise Nicolas-Barré,

la reprise des cours a été tout aussi fortement suivie.

« Les élèves ont répondu présent, les enseignant­s aussi », se satisfait Christine Lanzerini, directrice générale et chef d’établissem­ent, qui affiche un taux de présence de plus de 90 %. « La semaine dernière, nous avons pris du temps pour rassurer les parents », ajoutet-elle. L’établissem­ent, inauguré il y a un an, s’est lui aussi adapté aux règles de distanciat­ion sociale et aux flux de circulatio­n. Toutes les classes ont été partagées en demigroupe­s, pour des demi-journées de cours avec des emplois du temps recentrés sur les matières essentiell­es.

Autre changement, les lycéens restent dans leur salle, seuls les professeur­s circulent entre les cours dans cet établissem­ent qui est désinfecté deux fois par jour. Une solution provisoire mais qui semblait satisfaire, hier, les équipes et les élèves de retour en cours. « Et si, en septembre, nous étions contraints aux mêmes dispositio­ns, au moins ça nous aura fait un entraîneme­nt, ainsi que pour les élèves », souligne Pierre Cellario du lycée Albert-Ier. En attendant, cette configurat­ion se poursuit jusqu’à mi-juin. L’établissem­ent deviendra ensuite, fin juin, centre d’examen pour les oraux du bac français.

 ??  ?? Le masque est obligatoir­e pour tous les élèves à l’heure de cette reprise de l’année scolaire entamée, hier, dans les lycées de la Principaut­é, comme ici au lycée privé FANB (François-d’Assise - Nicolas-Barré). (Photos Jean-François Ottonello)
Le masque est obligatoir­e pour tous les élèves à l’heure de cette reprise de l’année scolaire entamée, hier, dans les lycées de la Principaut­é, comme ici au lycée privé FANB (François-d’Assise - Nicolas-Barré). (Photos Jean-François Ottonello)
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Au lycée Albert-Ier, outre les salles classiques, des espaces inédits ont été transformé­s pour l’enseigneme­nt : notamment la cantine et la salle polyvalent­e.
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