« À la banque, le télétravail prouve son efficacité »
Dès fin février, la Compagnie monégasque de Banque a mis en place un protocole sanitaire qui lui a permis de poursuivre toute son activité. Aujourd’hui, 150 des 250 salariés sont en télétravail
Àla Compagnie monégasque de banque (CMB), on ne badine pas avec les mesures barrières. À l’entrée, gel hydroalcoolique, prise de la température, vitrage à l’accueil, hôtesses équipées de visières en plexiglas… Le client est plongé bel et bien dans «le monde d’après». Mais osons l’avouer, la banque sait trouver le petit détail qui impressionne et fait plaisir : un masque, et pas n’importe lequel, un FFP2, est donné à qui le souhaite. Là, quand on sait la difficulté de trouver pareil accessoire, ça ressemble à du service VIP.
Le directeur Francesco Grosoli a mis très tôt en place son protocole sanitaire, tant pour les clients de la banque que pour les 250 salariés répartis entre le siège et les quatre sites. « Le 23 février, alerté par nos collègues de Milan, nous avons créé une cellule de crise et le télétravail a commencé avant l’entrée en vigueur du confinement. C’est pourquoi, contrairement à d’autres banques de la place, nous sommes restés ouverts tout le temps. Nous étions entre 60 et 70 sur place durant le confinement. Nous n’avions qu’une quinzaine de visites par jour. Les clients, depuis le 17 mars, doivent prendre rendez-vous pour rencontrer leur gestionnaire de compte et ils sont accompagnés dans un des douze salons qu’un employé de service désinfecte dès l’entrevue terminée. »
Jusqu’à % de télétravailleurs
Depuis hier, cent salariés occupent leur poste. Seuls sont sortis du télétravail les salariés résidents monégasques, sans enfant de moins de 14 ans. « Début juin, une autre vague entrera en fonction si la situation sanitaire le permet. Nous pensons alors rappeler quelque 200 personnes. »
En marge de ces mesures qui tentent de conjuguer distanciation sociale et hospitalité, l’accent a été mis sur le télétravail. « Nous avons eu jusqu’à 80 % de salariés à distance durant la période de confinement. Nous avons testé en live le télétravail à grande échelle et avons pu nous rendre compte que cela fonctionne, notamment en matière de confidentialité. Par chance, nous avions changé tout le parc informatique ; ce qui a permis d’équiper deux cents salariés résidents français en dix jours. »
La dizaine de salariés venus d’Italie n’a, elle, pas pu bénéficier du même dispositif, aucun accord entre Monaco et les autorités transalpines n’étant conclu jusqu’à maintenant dans ce domaine. Certains ont donc pris des congés payés, d’au- tres ont été déclarés en ma- ladie. « Personne n’a été mis au chômage », précise Francesco Grosoli.
Et le télétravail semble avoir été une alternative très positive. « Les rapports avec les salariés vont évoluer certainement. Il faut prendre les bons côtés de cette crise et en tirer des leçons. Les conséquences vont être de repenser la manière de travailler avec davantage de digitalisation, notamment grâce à la loi permettant bientôt la signature électronique. » Pour ceux qui sont restés ou retournent depuis hier au bureau, les conditions sont plutôt optimales : des plateaux-repas, le défraiement du trajet en voiture et la prise en charge du stationnement dans un parking.
Et bientôt, en concertation avec le gouvernement : le test sérologique proposé aux salariés…