Nice-Matin (Cannes)

L’histoire d’un tube de

Difficile de choisir un titre dans la discograph­ie de la longue dame brune tant les succès sont nombreux. Ma plus belle histoire d’amour, écrite pour son public, est sans doute la plus fédératric­e

- AMÉLIE MAURETTE amaurette@nicematin.fr

Je ne connais pas de joie plus grande que celle de donner, de se sacrifier, de se dépouiller pour ceux que l’on aime, ou pour ceux que l’on ne connaît pas, quelque part. (...) Je pense que tout est amour. Ma religion c’est l’amour. Si je n’avais pas chanté, sans doute j’aurais été bonne soeur ou putain. » Ces mots, ce sont ceux de Barbara dans l’émission À l’affiche du monde, en février 1969. Et on peut la revoir les prononcer sur le site de l’INA, qui vient de mettre en ligne cet extrait vidéo.

Ce que dit la chanteuse disparue en 1997, ici, c’est que chanter, ce qui fut toute sa vie, c’est donner de l’amour aux autres. À ceux qu’elle ne connaît pas. À son public. Ce public, et ce n’est pas si courant dans l’histoire de la musique, l’artiste va le remercier en chanson. En lui écrivant un titre qui deviendra l’un de ses plus célèbres, qui donnera même son nom à l’ouvrage recueillan­t l’intégrale de ses textes : Ma plus belle histoire d’amour.

Un au revoir qui touche

Cette chanson, sortie sur le disque du même nom en 1967, Barbara l’a écrite l’année précédente sur une suggestion de son producteur Claude Dejacques. Grand directeur artistique, sachant manier « la tendresse, l’humour, l’écoute, la bonne distance ; et les idées », souligne la chanteuse dans ses « mémoires interrompu­s » (1), il lui soufflera celle-ci en pleine préparatio­n de son prochain tour de chant parisien à Bobino. Il lui évoque «un au revoir qui touche le coeur et justifie l’arrêt des rappels où d’autres se perdent, rompant la magie par un achèvement trop brutal ou d’interminab­les retours de rideau » (2). Pour écrire cette déclaratio­n d’amour à son public, Barbara va, comme à son habitude, chercher au fond d’elle souvenirs et émotions. Et va mettre dans ce texte dense, construit comme ce qui pourrait être le discours d’une femme à son

‘‘ amoureux, tout ce qui raconte son parcours artistique. Son envie de music-hall qui la saisit toute jeune. Ses déboires au début. Ses premiers succès. Et sa consécrati­on. Avec un concert en particulie­r, à Bobino déjà : le 15 septembre 1965, triomphe populaire et critique. « Ce fut un soir en septembre, vous étiez venu m’attendre, ici même, vous en souvenez-vous ? À vous regarder sourire, à vous aimer sans rien dire, c’est là que j’ai compris tout à coup… » Barbara chantera donc le nouveau morceau à son concert suivant, en décembre 1966 dans la fameuse salle parisienne. Et la Femme piano osera, pour l’occasion, quelque chose qu’elle s’interdisai­t jusqu’alors : chanter debout (1) et (4) Il était un piano noir. Mémoires interrompu­s, (3). Communion Barbara (1998, Fayard). parfaite. (2) Piégée, la chanson… ?, Claude Dejacques, dans Ovation. Ma plus Barbara, Si mi la ré, Stéphane Loisy et Baptiste Vignol belle histoire d’amour accompagne­ra (2017, Gründ). désormais tous les concerts de l’artiste. (3) Barbara, Si mi la ré. “

Déconfinés déchaînés sur petit écran : jusqu’au mercredi  mai, près de  films, documentai­res et magazines seront diffusés sur la chaîne Le déconfinem­ent a commencé hier, mais hier je faisais avant d’intégrer les archives de arte.tv, du télétravai­l et puis il a fait moche toute la journée… pour la majorité. Demain, mercredi, à alors je ne suis pas sortie. Aujourd’hui ? Je fais du

 h , on pourra revoir par exemple télétravai­l aussi, le temps n’est pas top non plus. Puis Faute d’amour d’Andreï Zviaguints­ev (Prix mes placards sont pleins. Les gens travaillen­t… En fait, du jury ). Suivi de l’hyper perturbant pour tout vous dire, je n’ai aucune raison qui pourrait Snow Therapy de Ruben Östlund à  h  me pousser à mettre le nez dehors. En plus, je me suis (Prix du jury Un certain regard ). Les habituée moi, à rester en habits décontract­és toute la fans d’Haneke ne manqueront pas Happy journée, no make-up, chignon sur la tête. Je me end mercredi  mai à  h  et Le Ruban demande ce qui finira par me mettre dehors ? La faim, blanc, lundi  mai à  h  (Palme d’or quand je n’aurai plus rien à me mettre sous la dent ? Le ). Et pour la touche vintage, rendezvous soleil ? Mais il n’est pas prévu pour tout de dimanche  mai, à  h  pour suite… Ou, oui, une invitation à un apéro

L’Homme qui en savait trop d’Alfred retrouvail­les vendredi soir ? Les amis, ne me Hitchcock (Sélection officielle ). laissez pas devenir ermite ! S. P. Et l’énergie de son public la portera jusqu’à la fin. «Jen’aijamais répété aucun geste, je ne me suis jamais exercée devant une glace (...) ; je n’ai obéi qu’à mes propres lois, apprenant sur le tas grâce à ce flux vivant que m’a toujours renvoyé le public – un public qui a été pour moi un accoucheur, répétera-t-elle. Je n’ai fait en somme qu’essayer de retourner une part des beautés contenues dans cet amour immense qui me fut donné. »

(4)

Cet amour immense qui me fut donné”

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