Nice-Matin (Cannes)

A Cagnes, ils fêtent leur « clapping » de fin

Hier soir, une cinquantai­ne de riverains du quartier des Bréguières ont clos leur rendez-vous quotidien et salué la fin du confinemen­t par un lâcher de ballons tricolores

- LAURENT QUILICI lquilici@nicematin.fr

Ce soir c’est notre dernière fois. Merci à vous tous qui avez été là ces 57 soirs pour applaudir et remercier les soignants, les pompiers, les routiers, les agriculteu­rs, les caissières, tous ceux qui en première ligne ont laissé beaucoup de temps, de passion, et parfois sont morts ». L’émotion se sentait hier soir dans la voix de Martial au mégaphone, sur la prairie entourée d’immeubles et de maisons de plusieurs résidences. Comme tous les soirs, aux Bréguières à Cagnes-sur-Mer, le clapping a commencé par l’appel d’une sirène. Comme tous les soirs, Martial le chauffeur routier a pris le micro. Comme tous les soirs, le show a commencé sur le générique de l’ex-émission télévisée Champs-Elysées. Et comme tous les soirs à 20 heures pile, les applaudiss­ements ont fusé des balcons des six immeubles en amphithéât­re. Mais cette fois, les remercieme­nts se sont terminés sur un envol de 70 ballons bleus, blancs, rouges, au son de la Marseillai­se. Et cette fois, une partie des riverains étaient descendus de leur balcon pour se retrouver autour du gazon.

« Ça m’a sauvée »

Cette ultime fois Martial a eu un merci spécial pour sa comparse, Eliane, une voisine, à ses côtés tous les soirs pour choisir la musique et mobiliser le choeur des casseroles, des poêles et des cloches... Ce soir, ils ont « envoyé » Liberté chérie de Calogero. Et si ce final n’a pas eu lieu la veille, le 11 mai, c’est seulement à cause de la pluie, pour les ballons. Et il n’y a pas eu de pot pour respecter les distances.

Le clapping avait été lancé par Martial et Eliane, deux habitants de la résidence des Bréguières. « Martial avait mis une affiche sur le portail pour prévenir tout le monde », se souvient une voisine. Peu à peu, ce rendez-vous avait gagné les résidences voisines.

« A la résidence des Bréguières, tout le monde se connaît. Il y a beaucoup de gens seuls, pas mal de jeunes. C’est assez convivial. Au début du confinemen­t je n’étais pas bien. J’ai besoin de sortir. C’est ça qui m’a sauvée », résume Eliane, elle aussi émue.

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Clap de fin du « Merci » à la « première ligne »... et du confinemen­t. Comme un peu partout en France. (Photo Dylan Meiffret)
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