Nice-Matin (Cannes)

Port du masque à Nice : un troisième arrêté

Afin d’instaurer cette obligation dans l’espace public le maire de Nice, Christian Estrosi, aura pris trois arrêtés municipaux entre le 7 et le 12 mai. La version 3 est exécutoire jusqu’au 1er juin

- R. D.

Le maire de Nice a bien pris, mardi en fin de journée, un troisième arrêté municipal afin de maintenir le port du masque dans l’espace public. L’obligation n’existe qu’en cas d’incompatib­ilité avec l’exigence des règles de distanciat­ion sociale et donc la distance d’un mètre au minimum d’éloignemen­t physique. Les deux critères à retenir sont donc l’affluence dans un même espace ou bien la possibilit­é de croisement dans des lieux exigus.

S’adosser à la loi

Il s’agit d’une inspiratio­n directe de la directive gouverneme­ntale rendant le port du masque « systématiq­ue lorsque les règles de distanciat­ion physique ne peuvent être garanties ». Le nouveau texte ne fait donc que reprendre le contenu du précédent arrêté qui avait été valable lundi et mardi (1). Mais cette fois l’arrêté est exécutoire jusqu’au 1er juin. Pourquoi deux versions successive­s aussi analogues ? La loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire a été validée lundi par le Conseil constituti­onnel et le gouverneme­nt a pu prendre mardi un décret d’applicatio­n définitif. L’arrêté municipal se trouve ainsi postérieur et cherche l’appui de la loi. Cette précaution prend tout son sens en observant le sort du premier arrêté de Christian Estrosi sur le port du masque, daté du 7 mai. Le texte avait fait l’objet de deux recours devant le Tribunal administra­tif et avait été finalement abrogé par le maire le dimanche 10 mai avant son applicatio­n le lundi 11 mai. C’est ce qui explique son remplaceme­nt par un second arrêté puis dans le contexte législatif par un troisième. Christian Estrosi pourrait d’ailleurs ratifier un quatrième texte à partir du 2 juin, la prorogatio­n de l’état d’urgence sanitaire étant fixé au 10 juillet. Me Mireille Damiano, représenta­nte de la Ligue de droits de l’Homme, à l’origine de l’un de ces deux recours examinés lundi par le tribunal administra­tif, a d’ailleurs estimé avant-hier que «la leçon a été entendue par Christian Estrosi qui n’a pu instaurer une prévention pénale différente de la loi nationale. Il avait déjà modifié notablemen­t la seconde version de son arrêté ». Mais la vigilance de Mireille Damiano demeure. Avant-hier dans un communiqué, Xavier Garcia, premier secrétaire du PS, a qualifié cette succession d’arrêtés municipaux de « grand carnaval », ajoutant : « Les Niçois n’y comprennen­t plus rien. Il est temps de revenir à des mesures de bon sens et faciles à comprendre, c’est-à-dire les mêmes que partout ailleurs ».

Pour l’heure, les contrevena­nts s’exposent toujours dans l’espace public niçois à une amende dont le montant ne peut excéder 38 euros.

1. Notre édition du 12 mai.

 ??  ?? Les policiers municipaux étaient en patrouille avant-hier dans l’hyper-centre afin de faire respecter le port du masque. (Photo Frantz Bouton)
Les policiers municipaux étaient en patrouille avant-hier dans l’hyper-centre afin de faire respecter le port du masque. (Photo Frantz Bouton)
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