Avec ses masques, Beausoleil protège la santé et les données
A compter de ce lundi, la ville de Beausoleil démarre la distribution de masques alternatifs, avec une attention toute particulière portée à la protection des données personnelles
La distribution de masques rythme la vie de nombreuses communes de France ces temps-ci. C’est aussi le cas à Beausoleil, où la distribution de 19 000 masques, commandés à la Carf, commence ce lundi. La semaine passée, ce sont les personnes âgées de plus 70 ans, et les enfants qui en ont bénéficié. Cette fois, c’est dans les boîtes aux lettres que s’invitent ces masques lavables et réutilisables.
« Chaque foyer va recevoir un masque par la poste, et un code qui permettra de venir récupérer le nombre de masques nécessaires au foyer » explique Pierrick Pintaric, responsable informatique à la mairie de Beausoleil. Sur ce courrier figurera un QR code.
Ce code graphique est à usage unique, et il permettra d’enregistrer le fait que le foyer a bien récupéré ses masques.
Une solution de distribution sécurisée
« Nous avons cherché une solution de distribution sécurisée, mais nous n’avons rien trouvé sur le marché qui soit adapté aux petites collectivités. Alors nous avons proposé l’utilisation d’un QR Code. »
Pour cela, ils se sont tournés vers le leader européen en la matière, Unitag. C’est en partenariat avec la mairie de Beausoleil
que l’entreprise a développé cette solution qui « permet pour la collectivité la simplification de la logistique associée à ces distributions, l’absence de fraudes et un suivi horodaté précis des distributions, tout en respectant les données personnelles de chacun », font-ils savoir dans un communiqué de presse.
Car Pierrick Pintaric a justement souhaité être particulièrement vigilant sur la protection des données personnelles. Quel rapport ? C’est très simple. Pour effectuer une distribution rationnelle de ces moyens de protection et ne pas ouvrir la porte aux trafics en tous genres engraissés par l’argent public, il faut s’assurer que chacun ait le nécessaire, et juste le nécessaire. Pour cela, de nombreuses communes ont mis en place des outils de suivi plus ou moins évolués, mais qui constituent presque tous des listes. «On peut apprendre beaucoup de choses avec ces listes. On y apprend le nombre de personnes qui vivent dans le foyer. On peut en déduire qu’ils sont préoccupés par les sujets de santé, par exemple » explique le responsable informatique. Autant d’éléments qui peuvent augmenter la valeur marchande d’une liste si un pirate met la main dessus. Seule façon de rendre la liste inintéressante : réduire les données.
Un coût de euros
« Nous avons choisi de fragmenter les données. C’est la Poste, qui sera chargée de la distribution, car les listes de l’état civil n’ont pas été constituées dans le but de distribuer ces masques, et le règlement général de protection des données exige qu’on utilise les listes dans le but pour lequel elles ont été constituées. La Poste reste en possession de la liste des adresses des foyers. Unitag garde sa liste de QR Codes, et nous, nous scannerons la pièce d’identité de chaque personne qui retirera des masques, sur des serveurs indépendants. Ces pièces seront détruites lorsque la crise sera terminée. Ces listes ne se croiseront pas entre elles » détaille Pierrick Pintalric. Le déploiement de la solution QR Code a coûté environ 25 000 euros à la mairie de Beausoleil, mais son coût pourrait baisser. Unitag affirme en effet n’avoir fait aucun bénéfice sur cette opération, et s’annonce d’ores et déjà prêt à réduire le prix si d’autres collectivités venaient à souscrire à cette solution.