Visières solidaires ouest : « Transférer notre savoir-faire auprès des collectivités »
Depuis le début du confinement, le groupe « Visières solidaires Ouest 06 » a fabriqué 4 000 visières pour répondre à l’urgence des besoins, dans les centres hospitaliers de la région. Une démarche solidaire lancée par Fabien Lambert et Paul Gamelon avec leurs propres imprimantes 3D.
Comment est né votre groupe ?
Le mouvement « Visière Solidaire » s’est constitué au niveau national sur les réseaux sociaux. Ça a été assez vite repris par beaucoup de makers. Sur le , on a identifié cinq groupes différents. Notre groupe est né sur le bassin grassois puis s’est étendu. On essaie d’apporter une réponse globale en collaborant avec d’autres groupes, pour les aider.
Quels types de visières fabriquezvous ?
On est passé par plusieurs modèles qui avaient leurs avantages et inconvénients. On a choisi de créer notre proto en faisant un patchwork des avantages de chacun en termes de facilité d’utilisation et d’hygiène, sans oublier la rapidité de production. Elles sont utilisées aujourd’hui par les centres hospitaliers de la région. Nous avons fabriqué aussi un autre modèle avec une visière en polycarbonate, plus transparente, destinée à certains services pour pouvoir travailler à long terme sur des écrans qui demandent une certaine acuité visuelle, opérer ou interpréter des résultats au scanner. Il a été récemment utilisé sur une opération à coeur ouvert au service de cardiologie du centre hospitalier de Cannes. On travaille aussi sur un modèle pour les chirurgiens-dentistes en bloc opératoire, plus couvrant sur les côtés pour les risques de projection et qui leur permettra d’utiliser leur loupe binoculaire.
Un investissement important ?
C’est une démarche solidaire. On a commencé à fabriquer sur nos fonds propres parce qu’on avait tous un peu de matériel à la maison. On a eu de l’aide de la mairie de La Roquette pour l’achat de kg de filament. Avec une bobine de kg à €, on peut produire visières. On est en télétravail. On a pris sur notre temps libre à un rythme assez intensif. En pleine production, on a réalisé sur machines jusqu’à visières par jour.
De nombreuses demandes ?
On a privilégié le personnel en première ligne, exposé au risque de contagion : personnel médical, paramédical, personnes fragiles… Dans le cadre d’une surexposition au virus, la visière offre une barrière supplémentaire. Le plus gros de la distribution s’est fait sur les Ehpad et les centres hospitaliers. Après, on a élargi au fur et à mesure aux autres professionnels de santé, aux entreprises d’aide à la personne…
Nous avons énormément de demande des communes, pour les services techniques, les commerces qui rouvrent…
Quels sont vos objectifs ?
On voudrait transférer notre savoir-faire auprès des collectivités, des hôpitaux… L’avantage de l’impression D est de pouvoir faire du sur-mesure pour répondre à des problématiques spécifiques auxquelles ne peuvent pas encore répondre les industriels qui lancent des productions de masse. On va se focaliser sur quelques productions de qualité en direction des hôpitaux. On aimerait aujourd’hui regrouper tous les makers qui ont agi localement pour être force de proposition vis-à-vis des territoires, pour qu’ils développent leur propre résilience. www.facebook.com/visieresolidaireouest06