Demain, c’est si loin...
La saison officiellement terminée et sans coupe d’Europe au menu, Monaco doit gérer un délicat mercato impacté par le terrain mais aussi le Covid-19, le tout sans directeur sportif
Neuvième de Ligue 1 au moment où le championnat s’est arrêté, Monaco ne disputera pas de Coupe d’Europe la saison prochaine, et ce, pour la seconde année consécutive. Avec près de 200 millions d’euros investis lors des deux derniers mercatos, Monaco visait pourtant le podium. C’est un échec sportif mais aussi systémique puisque le club compte toujours plus de 70 joueurs sous contrat. Pis, avec le manque à gagner lié au Covid-19 et une masse salariale (trop) importante - la deuxième de France derrière le PSG - le club a plusieurs fois demandé à ses joueurs de consentir une baisse de salaire pour ne pas aggraver la situation financière. Le refus a été catégorique. Une fin de non-recevoir qui n’est pas propre à l’ASM puisqu’à l’exception de Rennes, aucun club de Ligue 1 n’a réussi a trouver d’accord avec son groupe professionnel.
Ben Yedder, tête de gondole pour ?
Malgré tout, à Monaco, on essaie de plancher sur les contours de la prochaine saison en tentant de redéfinir le groupe sportif dont disposera Robert Moreno. Pour viser le podium, Monaco doit garder ses meilleurs joueurs à commencer par Wissam Ben Yedder. Meilleur buteur de Ligue 1 (18 buts), l’attaquant a pleinement justifié l’investissement consenti l’été dernier (40 millions d’euros) mais il est aussi... très demandé. Alors qu’il visait une place dans les 23 Bleus pour l’Euro 2020, ‘‘WBY’’ va devoir reprendre son élan pour garder le cap en 2021.
A Monaco, il aura du temps de jeu, une place de cadre et l’occasion d’enfiler les buts. Ailleurs... il faudra se réacclimater et gérer une éventuelle concurrence tout en étant, sportivement et médiatiquement, mis en valeur différemment. C’est un pari pour tout le monde, pour le joueur mais aussi pour l’ASM qui, même si la somme issue de la vente d’un joueur de ce calibre est à prendre en compte, devra trouver un remplaçant aussi efficace.
Badiashile demandé
Dans les joueurs convoités et « bankables », on peut citer le cas des deux défenseurs Benoît Badiashile et Benjamin Henrichs. Le cas du jeune défenseur central est délicat car il demeure l’un des rares joueurs formés au club à pouvoir prétendre à une place dans le onze de départ, mais les recrutements des jeunes défenseurs centraux Pavlovic et Marcelin, en janvier dernier, laissent présager qu’un avenir sans lui a déjà été sérieusement envisagé.
D’ailleurs, la gestion de la charnière centrale, qui a longtemps été un souci cette saison, sera l’un des gros dossiers de Robert Moreno puisqu’en plus de Glik, Maripan, Jemerson et Badiashile, il faudra gérer l’intégration de Marcelin, Pavlovic et Panzo, de retour de prêt. Soit sept joueurs pour deux postes dont quatre ont à peine 20 ans... Autre dossier mais sans doute plus simple à gérer du fait de la crise sportive et économique, Monaco ne devrait pas lever les options d’achat de Slimani, Bakayoko et Adrien Silva, trois titulaires, qu’il faudra remplacer numériquement (Tchouaméni, Fofana ont été recrutés en janvier en prévision).
Danijel Subasic et Diego Benaglio, tous les deux en fin de contrat, ne devraient pas être conservés et le jeune Polonais Radoslaw Majecki, recruté en janvier dernier, pourrait devenir la doublure de Benjamin Lecomte. Au-delà des secteurs à renforcer (latéraux, milieux défensifs), Monaco espère enfin pouvoir compter sur Pellegri et Geubbels, achetés 45M, pour donner du poids à son attaque et garnir un secteur efficace cette saison (44 buts en Ligue 1).
Quid de Fabregas ?
Dans la gestion de l’effectif gargantuesque, de nombreuses inconnues demeurent. Quel avenir pour Cesc Fabregas, 33 ans et plus gros salaire du club ? Quid de Jemerson ? Deux joueurs souvent pointés du doigt pour leurs performances. L’Espagnol, arrivé dans le sillage de Thierry Henry, devait être un cadre de l’équipe mais la Ligue 1 ne semble pas forcément correspondre à ses qualités.
Et quels lendemains pour les joueurs qui vont revenir de prêts (22 joueurs concernés) ? A l’exception de Panzo et Biancone, ils sont peu à pouvoir espérer jouer un rôle, même minime, dans l’équipe de 20202021. En temps normal, Monaco aurait pu se servir des joueurs prêtés pour renflouer ses finances mais en l’état actuel du football européen, les sommes espérées serontelles au rendez-vous ? Beaucoup de flou, à tous les niveaux, au final. Ce qui rend ce futur mercato imprévisible. Et excitant.