L’Union européenne va présenter un plan de relance de milliards
Après de multiples atermoiements, le plan de relance économique européen commence à se concrétiser. La Commission européenne va présenter le 27 mai aux États membres un dispositif soutenu par une capacité d’emprunt de 1 000 milliards d’euros. « Compte tenu des enjeux », la visioconférence ne suffira pas : un sommet européen devra être convoqué pour discuter des modalités.
Le Parlement européen devra ensuite l’approuver. Dans une résolution approuvée vendredi à une très large majorité (505 voix contre 119), les eurodéputés ont exigé d’être « associés à la définition, à l’adoption et à la mise en oeuvre du fonds de relance ». D’autant qu’ils estiment que ce plan devrait mobiliser le double de la somme annoncée (soit 2 000 milliards d’euros).
D’après des fuites, la Commission compte muscler un instrument déjà existant dans le budget pluriannuel de l’UE : une garantie des États membres, qui permet à la Commission d’emprunter sur les marchés à des taux préférentiels grâce à sa notation «AAA».
Des emprunts garantis par les États membres
Un compromis aurait été trouvé avec les pays rigoristes – Pays-Bas, Allemagne, Autriche, Suède et Danemark – en acceptant leur exigence de limiter le nouveau budget (essentiellement abondé par les contributions nationales des États) pour la période 20212027 à 1 % du PNB de l’Union européenne au maximum. En contrepartie, il leur est demandé d’accepter une augmentation du plafond des ressources propres à 2 % du PNB européen, contre 1,2 % actuellement. Une hausse qui permettrait à la Commission de lever entre 150 et 300 milliards d’euros par an sur trois années, durée du plan, soit entre 450 et 900 milliards d’euros au total. Ces financements viendraient s’ajouter aux 240 milliards d’euros de prêts du Mécanisme européen de stabilité (MES, le fonds de secours de la zone euro), aux 200 milliards du fonds de garantie pour les entreprises, et aux 100 milliards du dispositif « Sure » créé pour soutenir le chômage partiel.