Traitement en caissons hyperbares : une étude lancée à l’hôpital Sainte-Anne à Toulon
Et si le traitement par oxygénothérapie hyperbare permettait aux patients atteints de pneumonie découlant du Covid-19, une meilleure guérison ? C’est tout le but de l’étude lancée par le professeur Jean-Éric Blatteau, chef du service de médecine d’instruction des armées Sainte-Anne de Toulon, il y a un peu plus de trois semaines. Après les premiers tests, il détaille : « On a bien démarré en incluant 16 personnes dans l’étude. Cela signifie qu’il y en a 8 qui ont reçu le traitement par les caissons hyperbares et huit autres, qui sont des témoins et qui ont simplement reçu le traitement conventionnel. »
Si le nombre de personnes testées est jusque-là assez faible, le spécialiste l’explique par l’affaiblissement du virus dans le département : «Il y a une très forte chute des cas de gens affectés par le virus. Les services qui recevaient des patients Covid sont en train de se vider. Nous n’avons pas inclus beaucoup de patients depuis une grosse semaine. Il se peut que nous ayons cependant un petit rebond avec la sortie du confinement. »
Encourageant
Pour l’heure, les résultats observés sont probants : « On a une diminution de la durée d’hospitalisation. Ceux qui suivent le traitement par caisson ont tendance à sortir plus vite de l’hôpital que les autres. »
Cette interprétation se traduit par « quatre à cinq jours d’hospitalisation pour les personnes du groupe traité par les caissons contre sept à huit jours pour celles du groupe témoin », ajoute Jean-Éric Blatteau.
Des résultats, pour l’instant, satisfaisants mais gare à un enthousiasme qui pourrait s’avérer trop précoce selon lui : « Il faut confirmer et renforcer les résultats. On ne peut pas les considérer comme acquis. Il se peut très bien que pour les 8 prochains cas, la tendance s’inverse et donc, on aura annulé tout le bénéfice qui semblait être observé chez nous. »
« Il ne faut pas donner de faux espoirs aux gens. Il faut simplement attendre la confirmation des résultats. Nous l’aurons sans doute très bientôt, grâce à tous les centres hyperbares du monde entier qui se mettent à cette méthode, mais je ne veux pas annoncer des choses qui restent à confirmer. »