Un oeil à Moscou, l’autre à Hong Kong avec nos expat’
Alors que la Principauté se déconfine, la gestion de la crise sanitaire reste contrastée dans le monde. Nos expatriés témoignent de la nébuleuse russe et la dynamique Hong Kong. Regards d’ailleurs
Saluée pour l’exemplarité de sa gestion de crise, la VilleÉtat d’Hong Kong maintient le cap face à la pandémie mais voit d’autres menaces se profiler. C’est le constat de Sébastien Noat, consultant monégasque en hôtellerierestauration expatrié dans la « Perle d’Asie », que nous avons recontacté après un premier témoignage [notre édition du 3 mai]. « Le reste de la planète est encore au ralenti mais, nous, on est prêts », assure celui qui s’apprête à lancer le nouveau club house du Jockey Club dans trois semaines et n’a jamais arrêté de travailler, juste respecté de nouvelles normes sanitaires. « Tout le monde a intégré les distanciations sociales et les masques et il n’y a jamais plus de 8 à 10 personnes lors des réunions. »
Un « relâchement » sans conséquences pour l’heure
La cravate au placard, Sébastien a aussi été témoin de la réouverture des bars le 8 mai avec de nouvelles règles (voir photo). Des débits de boissons pris d’assaut avec, il faut bien le dire, « une forme de relâchement, notamment sur le port des masques » (voir photo). Pour autant, seuls deux cas supplémentaires ont été enregistrés en 23 jours à Hong Kong, pour un total stable de quatre décès (autant qu’à Monaco) sur 7,5 millions de résidents.
Ces derniers jours, une autre maladie découverte à Hong Kong a d’ailleurs volé la vedette au Covid19
sur les tablettes de l’OMS. Une forme d’hépatite E probablement transmise par le rat. Un virus « dormant » qui proliférerait dangereusement. « On n’en a pas entendu parler sur place », admet Sébastien Noat, pourtant proche des hautes sphères avec son actuel projet. Côté restauration, les Hongkongais continuent de progresser pas à pas pour renouer avec leurs clients et leurs chiffres d’affaires. « La distance nécessaire entre les tables est tombée de 1,80 m à 1,50 m par exemple, ce qui a eu pour conséquence d’augmenter de 5 à 10 % le nombre de couverts. »
Quant à la menace extérieure, elle reste endiguée aux frontières, l’État ayant retenu la leçon de la deuxième vague de contaminations
en mars.
Une traçabilité « totale »
« Il n’y a eu aucune relâche au niveau des accès internationaux. Chaque étranger est doté d’un bracelet électronique avec un suivi GPS et placé en quatorzaine dans un hôtel dédié. » Le troisième aéroport d’Asie teste aussi actuellement sur son personnel un appareil censé éliminer 99 % des germes d’une personne, de la tête aux pieds, en 40 secondes.
Affaire à suivre…
Le régime des dérogations ne cède pas au laxisme non plus. Prenons l’exemple de Sébastien, dont l’épouse attend des jumeaux pour la mi-juin. « Nous avons recruté une nounou qui vient des Philippines. Si
elle arrive à quitter Manille, le seul moyen pour que son contrat de travail soit validé sera qu’elle vienne vivre à la maison dès son arrivée. Mais alors je serai moi-même suspendu pendant deux semaines, placé en quatorzaine. »
Et la traçabilité est « totale ». L’arrivant doit télécharger une application sur son smartphone et confirmer régulièrement être à proximité de l’appareil. La « Perle d’Asie » a également décidé de s’engager dans une généralisation des tests. « 7 500 sont annoncés chaque jour. »