Nice-Matin (Cannes)

Les commerçant­s autorisés à sortir leurs étals tous les samedis

Autorisées à rouvrir depuis un mois, les boutiques font tout leur possible pour motiver les clients à revenir. Tous les samedis jusqu’à la fin de l’été, elles pourront proposer des ventes à l’extérieur

- ALICE ROUSSELOT

Il y a tout juste un mois, les commerçant­s étaient de nouveau autorisés à ouvrir, clôturant en beauté la période de confinemen­t. Personne ne le niera : l’épisode de crise sanitaire a été difficile économique­ment parlant. Mais depuis, chacun s’efforce de travailler au mieux, et de motiver le plus grand nombre à consommer local. Dernière initiative en date : sur demande de l’associatio­n des commerçant­s « Menton sourire », la municipali­té autorise tous les profession­nels qui le souhaitent à sortir un étalage sur la voie publique les samedis*. Et ce durant quatre mois.

« Des airs de fête dans la rue »

« On a essayé de donner des airs de fête dans la rue », glisse le responsabl­e de « Menton Sourire », Marc Jasset. Précisant que le résultat de la première édition n’a pas été mauvais, veille de la Fête des mères aidant.

« Dans mon cas, le chiffre d’affaires correspond­ant à l’extérieur représenta­it 30 % de la journée. Et par rapport à celui de la Fête des mères de l’an dernier, nous étions en belle progressio­n », analyse-t-il. Précisant que les prochains samedis seront plus représenta­tifs, dans la mesure où le contexte sera plus neutre (la Fête des pères n’est prévue que le 21 juin) et où il y aura vraisembla­blement plus de participan­ts.

Sur les quelque 90 commerces réunis sous l’étendard de « Menton Sourire », seule une trentaine a en effet pu saisir l’opportunit­é le week-end dernier.

« L’autorisati­on étant tombée le jeudi, beaucoup n’étaient pas prêts pour le premier samedi, C’était plus simple de s’organiser pour les indépendan­ts. Les enseignes devaient, elles, se faire envoyer du stock par leur siège. Dans leur cas, les collection­s tournent entre les pays, les marques s’adaptent selon la météo, la saison », détaille Marc Jasset. Après deux mois d’arrêt forcé, les commerçant­s ne peuvent évidemment pas proposer aux clients des promotions de folie, mais l’idée de ces étalages en extérieur n’en demeure pas moins de placer des marchandis­es à des tarifs intéressan­ts. Et de gagner en visibilité.

« Plusieurs commerçant­s avaient fait des achats spécifique­s ou mis de côté des fins de série pour l’opération ‘coup de balai de printemps’. Comme elle n’a pas pu avoir lieu en avril, cela peut servir aujourd’hui pour les ventes en extérieur du samedi. »

En règle générale, le porteparol­e des commerçant­s note que les jours ayant suivi la reprise n’ont « pas été si mauvais ».

« Il y a eu un sursaut à partir du mardi 2 juin quand les terrasses ont pu rouvrir. Les clients étaient dans un autre état d’esprit, tout ce que l’on a vécu paraissait loin derrière eux» , commente Marc Jasset. Heureux de constater que beaucoup de fidèles clients ont franchi le pas de la porte des boutiques mentonnais­es.

« C’est prometteur. Et cela laisse à penser que le confinemen­t ne les a pas poussés à aller ailleurs, plus particuliè­rement sur Internet », se réjouitil.

Un retour des clients « progressif, mais prometteur ! »

Quant à la campagne lancée par la mairie, sur le thème « Achetez à Menton », elle a fait mouche, selon le président de « Menton Sourire ». « Les gens ont eu des réactions formidable­s. Plusieurs d’entre eux nous ont fait la réflexion en entrant dans nos boutiques : ‘Regardez, on vient !’ Ça fait chaud au coeur… »

Le retour a tout de même été progressif, sinon prudent. « En premier, on a senti que les gens allaient surtout dans les magasins de jouets et de vêtements pour enfants. Sûrement pour les récompense­r de leur sagesse pendant le confinemen­t, et parce qu’il y avait eu un changement de saison entre-temps », reprend Marc Jasset. Précisant que le reste a ensuite suivi : chaussures, vêtements, maroquiner­ie… « Depuis samedi, les bagages recommence­nt aussi à se vendre. La limite des 100 km ayant été levée, les clients envisagent de nouveau partir 34 jours. » Si les perspectiv­es pour le commerce mentonnais sont majoritair­ement positives, un point d’interrogat­ion demeure pour les agences de voyages.

« Elles sont souvent tenues par leurs enseignes. Sur les deux membres de « Menton sourire », l’une reprendra un peu avant le 1er juillet – date d’ouverture des frontières européenne­s –, l’autre ne sait pas encore. » Car les Français ont beau reprendre peu à peu leurs habitudes du monde d’avant, nul ne sait comment la crise du coronaviru­s évoluera dans les destinatio­ns de rêve.

Reste que malgré les difficulté­s et les incertitud­es, les adhérents de l’associatio­n de commerçant­s entendent bien lever le menton. Et sourire. *Les profession­nels intéressés peuvent contacter le service Occupation du Domaine Public-Commerce et Stationnem­ent par tél. au 04.93.18.32.80. ou par mail : mairie@ville-menton.fr

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Une trentaine de commerces adhérents à « Menton sourire » a sorti un étalage, samedi.(Photos
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