Nice-Matin (Cannes)

Juan-les-Pins et ses plages aussi belles que ses anecdotes…

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Impossible de penser à la station balnéaire sans entendre l’évocation des « belles années ». Cette fameuse période où la fête n’avait pas d’heure, où le faste s’acoquinait avec la douceur de vivre. Un monde où les extrêmes se rencontren­t et donnent lieu à des situations improbable­s. Parmi les anecdotes qui ont bercé les décennies de la fin du siècle dernier, celles d’un célèbre bijoutier restent dans les mémoires… Parmi ses bonnes histoires juanaises ? Cette cliente qui arrive avec un sachet transparen­t rempli d’eau à la main devant sa boutique. À l’intérieur ? Sa montre de luxe baigne littéralem­ent. Elle explique qu’elle s’est lancée à l’eau en oubliant de la retirer sur la plage. Mais pourquoi avoir donc fait en sorte que son bien de valeur reste immergé ? « On m’a dit qu’il fallait la laisser dans l’eau pour éviter la panne », répond la dame, de bonne foi. « Quel est le c... qui vous aditça? », s’époumone le bijoutier qui n’a jamais ni vu ni entendu ça de toute sa carrière. À la question, la dame appelle son mari en lançant : « Eh bien, c’est lui ! » Dans le genre décalé, un autre bijoutier conte les sueurs froides qu’il a eues il y a au moins trente ans aujourd’hui : « Un couple entre dans la boutique, choisit au moins quarante pièces. Il y en avait pour environ   francs (  euros). L’homme me dit qu’ils prennent tout mais qu’ils ne payent pas. Il m’explique qu’il a un bateau au port Canto à Cannes et que je dois passer le lendemain à partir de  h  pour être payé. » Drôle de situation, non ? Pourtant, après quelques secondes d’hésitation, le bijoutier laisse partir les clients avec la marchandis­e. « Je n’ai pas dormi de la nuit. À  heures, j’étais déjà sur le quai. Le bateau était effectivem­ent là, avec à l’arrière l’effigie du client de la veille. C’était l’émir du Koweït ! À l’heure dite, je me présente, on m’explique qu’il n’est pas là et que personne ne sait où il se trouve. Il avait loué douze maisons sur les hauteurs de Cannes et pour des raisons de sécurité, personne ne savait dans laquelle il logeait. Finalement, quelqu’un m’a apporté l’argent à  h  ! »Un risque qui s’est avéré on ne peut plus payant !

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