Bâchettes : ces colonnes qui font la une à Biot
Ça parle, ça jase, ça argumente. Pour ou contre le maintien des colonnes des Bâchettes à Biot (voir notre édition du 18 juin )? Sur la place du village, aux terrasses des cafés, sur le lieu même, sur les réseaux sociaux, le débat se fait clivant. Pour rappel, la municipalité lance un sondage sur le sujet pour connaître l’avis des Biotois. Histoire de comprendre les arguments de chacun, nous donnons la parole à chaque camp.
« En désaccord avec l’esprit de notre village »
Pourquoi êtes-vous contre?« Depuis le début de la construction de ce bloc de béton face à la galerie aux murs de 800 ans, chaque personne qui passe me demande à quoi ça sert ? C’est tellement haut qu’il n’y a même pas d’ombre. Il n’y a aucune référence à l’esprit de notre village, ni innovation d’une architecture avant-gardiste. L’ascenseur qui se greffe au milieu élimine tout esprit de pureté. En tant qu’artiste, j’ai essayé d’avoir l’esprit ouvert, mais voir gâcher le paysage d’un village du sud à ce point-là me désespère. J’espère que ces colonnes feront place à de la végétation et de vraies oeuvres d’artistes », tance le peintre Jean-Philippe Ghiglione.
« Les détruire ? Une vraie censure pour la création artistique »
Pourquoi êtes-vous pour ? « Il faut de la liberté d’expression dans la création artistique ! [...] Chacun doit pouvoir construire son avis : lors de l’élaboration du projet des Bâchettes, un ascenseur était nécessaire avec obligation qu’il soit dans un bâtiment. Les colonnes ainsi validées par les services de l’État ont trois fonctions : palier d’arrivée pour l’ascenseur avec vues des Vignasses, une continuité de la ligne des constructions et enfin faire un écho à la chapelle SaintRoch. Ces colonnes sont une oeuvre architecturale et la volonté de détruire cette oeuvre serait une véritable censure de la création artistique [...] La question de l’art n’est pas une question de goût, laisser détruire ces colonnes c’est accepter qu’une oeuvre qui n’est pas au goût du pouvoir ou de la majorité des gens doit être détruite », lance Roger Marlin. Rendez-vous les semaines à venir pour connaître qui du pour ou du contre l’emportera. Pour rappel, avant de se positionner, le maire Jean-Pierre Dermit l’a assuré dans nos colonnes : « Je veux une majorité très nette, près de trois Biotois sur quatre pour prendre une décision. »