Brasserie L’Azuréenne, une version post-Covid dopée
Un local plus grand, une carte de remise de 10 % et une nouvelle bière aux couleurs de Sans Francisco. Si le confinement a freiné l’activité du brasseur 100 % grassois, il ne l’a pas stoppé
Mustang et Corvette. De belles Américaines pour lancer une nouvelle bière artisanale travaillée avec du houblon transatlantique. Vendredi soir, la brasserie L’Azuréenne, version post-Covid, a donné une démonstration de la phrase de Nietzsche : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort ».
Dans son nouveau local du 107, avenue Jean-Maubert, au Plan-deGrasse, elle a présenté la petite dernière de sa collection de rousses, blondes et blanches. « US 101 », est une jolie blonde « aux légers goûts d’agrumes et de fruits exotiques » que l’on doit au houblon américain utilisé. Elle a été brassée sur une idée qui a germé lors d’un voyage en famille en Californie. C’était en octobre dernier. « Nous avons goûté des tas de bières artisanales autour de San Francisco », explique Magali Corbucci, brasseur de 51 ans, qui créait ses « mousses » dans le garage familial dès 2005. « D’origine corse, j’ai assisté à la naissance de la Pietra. »
« Intensifier la vente de bio »
« Nous rouvrons à peine, raconte Didier Corbucci, son brasseur de mari âgé de 52 ans. Nous avons organisé notre première happy hour dans ce nouveau local le 12 mars et le 16 mars nous fermions au public. »
Mais la brasserie artisanale grassoise n’a cependant pas baissé le rideau sur son nouvel espace trois fois plus grand pendant le confinement. Les happy hours ont été interrompues et la grosse clientèle des restaurants a été perdue pendant trois mois, mais les livraisons à domicile (gratuites) se sont invitées au programme, tandis que la vente aux commerces de proximité et à la clientèle particulière s’est intensifiée. Une manière de survivre à laquelle s’est ajoutée une carte de remise de 10 % à partir du premier carton de 12 bouteilles achetées. « Une offre valable jusqu’à la fin de l’année », annonce Magali Corbucci, qui a lancé cette brasserie artisanale en 2014. « A Ste-Anne dans un petit local près de la maison. »
Six ans plus tard, l’entreprise, familiale, puisque Valentin, 21 ans, a rejoint ses parents dans l’aventure, n’a pas seulement triplé sa surface.
Les chaudronniers de Grasse
Elle a aussi quadruplé son chiffre d’affaires et, dans la foulée, augmenté sensiblement sa production de douze bières dont une moitié en bio, entièrement brassées à Grasse, avec des malts et des houblons français.
Et pendant cette période de confinement, les bières bios se sont particulièrement bien vendues… tandis que les brasseurs ont… brassé. « Et fait du stock ». Et se sentent fin prêts à commercialiser leur petite nouvelle, comme le reste de leur collection, auprès des particuliers et des professionnels. « En bio dans le Sud-Ouest et de Montpellier à Menton. En conventionnel aussi dans le Var et les Alpes-Maritimes », assurent-ils, conscients d’avoir pris de l’ampleur même si « parmi les 1 700 brasseries artisanales de France, on
est encore petits. En 2014, quand nous nous sommes lancés, il n’y en avait que 350 ! »
Mais ils ont pour projet l’an prochain – freiné cette année en raison de la pandémie –, de développer leur chaîne de production en agrandissant la salle de brassage et le nombre de fermenteurs créés par Didier Corbucci, grâce aux savoirfaire des chaudronniers de Grasse.