Le Covid- empoisonne les élections municipales
Trois ou sept candidats à élire dimanche 28 juin ? Une question qui divise les deux listes en lice pour le deuxième tour des élections municipales
C’est bien à cause du confinement sanitaire dû au Covid décrété en mars dernier et instaurant le report du 2e tour des élections municipales trois mois plus tard, qu’une situation inédite vient gangrener le déroulement des élections du 28 juin prochain (voir Nice-Matin de vendredi 19 juin.
Si au premier tour, 12 candidats sur 15 ont été élus, l’élection de 4 d’entre eux a été invalidée le 16 juin dernier par le tribunal administratif de Nice, suite au recours de Sarah Spataro-Ghiglione. La tête de la liste « Ensemble Préservons et Dynamisons Séranon » dénonçait la prise en compte de 2 bulletins jugés invalides de la liste du maire sortant Claude Bompar Agir pour l’avenir de Séranon.
« Le sentiment qu’on nous vole l’élection »
Partant de là, avant-hier encore, les deux listes pensaient que le 2e tour du 28 juin aurait à tenir compte du jugement, et à procéder à l’élection de 7 candidats. Mais suivant les consignes de la préfecture, les élections ne concerneront que les trois candidats manquant du 1er tour. Puis un mois après, le 18 juillet, le temps pour la liste de Claude Bompar de faire appel, des élections complémentaires seront programmées pour élire 4 nouveaux conseillers.
Entre-temps, ces 4 conseillers déchus par jugement, participeront à la vie du conseil municipal, et c’est là que ça pèche selon la liste adverse : « ils vont procéder à l’élection du maire ! Pour Sarah Spataro-Ghiglione, tête de la liste « Ensemble Préservons et Dynamisons Séranon », la préfecture n’envisage pas de tirer toutes les conséquences du jugement du Tribunal administratif de Nice. Elle envisage de conserver un deuxième tour des élections pour élire seulement trois conseillers, alors que 7 postes sont désormais vacants. J’ai le sentiment qu’on nous vole nos élections. »
Ce cas de figure n’est jamais arrivé, pour une raison simple, en temps normal, le 2e tour des élections a toujours lieu 8 jours plus tard. Ici, les trois mois d’écart entre les deux tours en raison du confinement ont permis au tribunal administratif de Nice de rendre un jugement et de changer la donne.
Il semble qu’une telle situation, conséquence du Covid-19, montre un vide juridique qui ne va pas être simple à combler dans l’immédiat.