Nice-Matin (Cannes)

Expédition punitive à l’Ariane en  : quinze mois de prison

- G. L.

C’est un dossier vieux de cinq ans qu’a instruit, jeudi, le tribunal correction­nel de Nice, présidé par Catherine Bonnici. Le mois de juillet 2015 avait été brûlant à l’Ariane, classée en Zone de sécurité prioritair­e (ZSP).

Un quartier connu pour être un haut lieu du trafic de stupéfiant­s. L’apogée de ces tensions s’était soldée par l’exécution, d’une balle dans la tête, d’un jeune de 20 ans, Nadir Lamrini, le 18 juillet, rue AmédéeVII.

Hier, trois hommes comparaiss­aient pour une expédition punitive dans ce même quartier, deux jours seulement avant le drame. Djamel Kahlerras et Frédéric Mbala, 29 ans, étaient poursuivis pour violences en réunion avec menace d’une arme. Un troisième individu porté au dossier, Paul Mane, s’est donné la mort en prison. L’action judiciaire à son encontre a donc été considérée comme éteinte.

Une altercatio­n et une vengeance

De l’audience, il ressort que ce 16 juillet 2015, Djamel Kahlerras a été pris à partie et frappé par un individu. Le motif de la rixe n’a pas été clairement identifié. Il aurait alors, avec ses deux amis, monté une heure plus tard une expédition punitive à l’encontre de celui qui lui a porté les coups.

Vers 23 heures, en compagnie de ses deux comparses, Khalleras l’aurait obligé à s’agenouille­r, en le pointant d’un fusil à pompe, selon le témoignage de la victime. Celle-ci refusant, trois coups de crosse lui auraient été assénés, avant que des tirs en l’air ne soient entendus sur le boulevard de l’Ariane. Une mère de famille, paniquée, avait appelé la police.

Une course-poursuite s’était alors engagée avec les occupants d’une Clio. En vain. L’ADN de Mbala et de Mane sera retrouvé à bord de la voiture retrouvée abandonnée et moteur tournant. Hier, seul Djamel Kahlleras était présent à l’audience. Il a reconnu des coups portés, mais en aucune façon à l’aide d’une arme à feu. « C’était une barre de fer », a-t-il assuré, affirmant regretter son geste, expliquant qu’il s’était engagé dans la virée pour avoir des explicatio­ns sur la première bagarre. Aucune arme n’a été retrouvée dans le dossier, dans une enquête rendue compliquée par l’omerta qui règne dans le quartier. Le tribunal l’a finalement condamné à quinze mois, dont huit avec sursis simple. Les sept mois restants sont couverts par la période de détention préventive qu’il a déjà effectuée. Il est donc ressorti libre.

Mballa a, de son côté, été condamné à quinze mois ferme.

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