Un label bientôt pour les parfumeurs ?
L’Association des fleurs d’exception du pays de grasse s’est lancée dans une démarche d’indication géographique, soutenue par les industriels, pour protéger plantes, terroir et savoir-faire uniques
Ce que l’on produit à Grasse est unique et a un prix » Des champs à l’alambic, la filière du parfum en pays de Grasse continue de défendre sa typicité face à la concurrence.
Après le label Grasse Expertise, l’inscription des savoir-faire au patrimoine immatériel de l’Unesco, c’est l’Indication géographique (IG) “Absolue du pays de Grasse” qu’elle veut décrocher. L’association Fleurs d’exception du pays de Grasse, fer de lance de la préservation de la culture des plantes à parfum sur le territoire azuréen, s’est lancée voilà deux ans dans cette aventure, soutenue par sept industriels transformateurs historiques que sont Mane, Robertet, Firmenich, Payan-Bertrand, IFF-LMR, Sotraflor et Jean Gazignaire.
L’extraction, un procédé % grassois
Une labellisation portée par les producteurs pour protéger un produit industriel. Un paradoxe ? « Nous labellisons l’essence absolue parce que son extraction au solvant volatile est un procédé inventé à Grasse. Les adhérents à cette indication géographique s’engagent à respecter le cahier des charges : 28 plantes inscrites, de la rose Centifolia à la tubéreuse, du foin à la menthe... Ainsi que la zone géographique, de Vence au canton de Fayence, avec une incursion dans le secteur de Carnoules (Var) et dans les Alpes-de-Haute-Provence. Ils devront évidemment respecter le procédé grassois de fabrication de l’absolue. » Une traçabilité du champ au produit, donc. Pour Armelle Janody, présidente de Fleurs d’exception, cette démarche de protection va dans le droit fil de la politique de relance de l’activité portée par l’association depuis plus de 10 ans. « Ce que l’on produit à Grasse, on ne le produit pas ailleurs, argumente-t-elle. La filière est détentrice d’un patrimoine, d’un terroir et de savoir-faire particuliers du côté du champ comme du côté de l’industrie. »
Du côté du champ comme de l’industrie
Et c’est cette exception grassoise que les deux extrémités de la filière veulent protéger.
Elles ont appris à travailler de concert au point que nombre d’agriculteurs ont contractualisé avec les industriels du pays grassois, mais aussi de grandes maisons de la parfumerie, LVMH (Dior, Guerlain, Vuitton) et Chanel en tête. C’est sur ce partenariat fertile que s’enracine la démarche d’Indication géographique : « Labelliser les fleurs seules n’aurait pas été satisfaisant. D’où le choix de l’absolue » conclut Fleurs d’exception qui en sera l’organisme de gestion.