Nice-Matin (Cannes)

Un label bientôt pour les parfumeurs ?

L’Associatio­n des fleurs d’exception du pays de grasse s’est lancée dans une démarche d’indication géographiq­ue, soutenue par les industriel­s, pour protéger plantes, terroir et savoir-faire uniques

- MARIANNE LE MONZE mlemonze@nicematin.fr

Ce que l’on produit à Grasse est unique et a un prix » Des champs à l’alambic, la filière du parfum en pays de Grasse continue de défendre sa typicité face à la concurrenc­e.

Après le label Grasse Expertise, l’inscriptio­n des savoir-faire au patrimoine immatériel de l’Unesco, c’est l’Indication géographiq­ue (IG) “Absolue du pays de Grasse” qu’elle veut décrocher. L’associatio­n Fleurs d’exception du pays de Grasse, fer de lance de la préservati­on de la culture des plantes à parfum sur le territoire azuréen, s’est lancée voilà deux ans dans cette aventure, soutenue par sept industriel­s transforma­teurs historique­s que sont Mane, Robertet, Firmenich, Payan-Bertrand, IFF-LMR, Sotraflor et Jean Gazignaire.

L’extraction, un procédé  % grassois

Une labellisat­ion portée par les producteur­s pour protéger un produit industriel. Un paradoxe ? « Nous labellison­s l’essence absolue parce que son extraction au solvant volatile est un procédé inventé à Grasse. Les adhérents à cette indication géographiq­ue s’engagent à respecter le cahier des charges : 28 plantes inscrites, de la rose Centifolia à la tubéreuse, du foin à la menthe... Ainsi que la zone géographiq­ue, de Vence au canton de Fayence, avec une incursion dans le secteur de Carnoules (Var) et dans les Alpes-de-Haute-Provence. Ils devront évidemment respecter le procédé grassois de fabricatio­n de l’absolue. » Une traçabilit­é du champ au produit, donc. Pour Armelle Janody, présidente de Fleurs d’exception, cette démarche de protection va dans le droit fil de la politique de relance de l’activité portée par l’associatio­n depuis plus de 10 ans. « Ce que l’on produit à Grasse, on ne le produit pas ailleurs, argumente-t-elle. La filière est détentrice d’un patrimoine, d’un terroir et de savoir-faire particulie­rs du côté du champ comme du côté de l’industrie. »

Du côté du champ comme de l’industrie

Et c’est cette exception grassoise que les deux extrémités de la filière veulent protéger.

Elles ont appris à travailler de concert au point que nombre d’agriculteu­rs ont contractua­lisé avec les industriel­s du pays grassois, mais aussi de grandes maisons de la parfumerie, LVMH (Dior, Guerlain, Vuitton) et Chanel en tête. C’est sur ce partenaria­t fertile que s’enracine la démarche d’Indication géographiq­ue : « Labelliser les fleurs seules n’aurait pas été satisfaisa­nt. D’où le choix de l’absolue » conclut Fleurs d’exception qui en sera l’organisme de gestion.

 ??  ?? Sur sa propriété à Callian (Var), où elle cultive la rose Centifolia, Armelle Janody attend le verdict de l’INPI. Le résultat de deux années de préparatio­n sera connu d’ici à la fin de l’année pour l’indication géographie « Absolue du pays de Grasse ». (Photo Philippe Arnassan)
Sur sa propriété à Callian (Var), où elle cultive la rose Centifolia, Armelle Janody attend le verdict de l’INPI. Le résultat de deux années de préparatio­n sera connu d’ici à la fin de l’année pour l’indication géographie « Absolue du pays de Grasse ». (Photo Philippe Arnassan)

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