Nice-Matin (Cannes)

Saisir l’ocCASE de la seconde main

À La Garde, dans le Var, une drôle de boutique vient d’ouvrir ses portes. « À l’ocCASE » propose les services d’un vide-greniers sans les inconvénie­nts. Un petit paradis pour le vintage !

- AMANDINE ROUSSEL

Cela ressemble à un grand entrepôt de zone industriel­le. Mais quand on vient fouiller, on peut dénicher ici de chouettes trésors. Un peu comme aux puces, il faut chercher, observer pour trouver la perle rare.

Et c’est exactement le sentiment que Juliette Bideau voulait engendrer lorsqu’elle a ouvert À l’ocCASE. Après des études de commerce, la jeune trentenair­e a fait carrière dans la grande distributi­on. Depuis toujours, elle a en ligne de mire l’ouverture de son propre commerce. L’objectif est atteint le 9 mars dernier. Bien sûr, l’épidémie est passée par là. Mais depuis le 11 mai, tout roule. Juliette affiche un large sourire.

Une idée scandinave

Son concept semble susciter l’adhésion. « Ici, c’est un vide-greniers sans les inconvénie­nts. C’est-à-dire que pour vendre, vous n’avez ni besoin de vous lever aux aurores, de vous fatiguer à tout déballer ou de subir les caprices de la météo. On s’occupe de tout ! »

Et par « tout », elle entend en premier lieu la mise à dispositio­n, via un système de location, d’une des 150 cases du magasin. Elles ont trois formats : étagère et penderie, étagère simple ou penderie simple. Vous la réservez pour une, deux ou trois semaines. Vous l’aménagez ensuite comme vous l’entendez, vous fixez les prix, accrochez les étiquettes fournies. Et pour le reste, c’est à Juliette de jouer moyennant une commission de 30 %. L’idée, venue des pays scandinave­s, connaît déjà un certain succès dans le nord de la France. C’est d’ailleurs dans la Somme, d’où elle est originaire, que Juliette l’a découverte.

« J’ai toujours adoré faire des vide-greniers. J’aime chiner mais surtout vendre. Alors forcément ça me parlait… Et puis, nous sommes tous de

‘‘ plus en plus friands de seconde main. Moimême, je fonctionne beaucoup comme ça, notamment pour mon fils. » Ce ne sont pas les adeptes de Vinted ou autre leboncoin qui vont la contredire. La tendance s’accentue très fortement depuis quelques années. Avec le porte-monnaie comme première motivation mais aussi des idéaux comme l’écologie, la limitation de la surconsomm­ation, la surproduct­ion... « Ceux qui viennent acheter ici cherchent à donner une seconde vie aux objets qu’ils trouvent », affirme la jeune femme.

Côté vendeurs, c’est aussi un « bon geste ». Au lieu de jeter, ils vont ici se débarrasse­r des objets qui les encombrent. Et en plus, cerise sur le gâteau, cela va leur rapporter de l’argent. Tout le monde y gagne donc ! Ce qui est sûr, c’est que c’est un bon compromis pour ceux qui ont l’habitude de revendre. Ici, pas besoin d’emballer, d’apporter les colis à la poste… comme souvent sur Internet. Ce sont eux aussi qui fixent les prix, un autre avantage par rapport au dépôt-vente. « Nous conseillon­s quand même les vendeurs, assure Juliette. Il ne s’agit pas de mettre des prix trop élevés, ni trop bas. » Il faut à la fois vendre et rentabilis­er la case (15 euros la semaine pour la plus grande, 39 euros les trois semaines).

Mais d’ailleurs que peut-on trouver dans ces fameux espaces ? À peu près tout ! « On a pas mal de vêtements, d’objets déco, de petits électromén­agers, des articles de puéricultu­re, des livres… Je n’accepte pas les articles trop volumineux. » Et question prix, c’est un peu pareil, il y a de tout. « Cela peut aller de 1 euro jusqu’à 300 euros pour un sac de luxe par exemple. »

À l’ocCASE, il y a une case qui sort un peu de l’ordinaire. C’est celle des créateurs locaux. « L’idée était de leur permettre en valeur leur travail. Ils peuvent venir directemen­t le présenter au client. » Une autre façon de consommer ultra-local.

Donner une seconde vie aux objets. ”

90 chemin des Plantades, La Garde. Rens. 04.94.91.21.01. Facebook : @aloccase.videgrenie­rpermanent.

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