Reconnaissance de l’expertise industrielle
Les industriels évoquent leurs motivations et l’intérêt qu’ils trouvent dans l’Indication géographique.
Cécile Mul (Sotraflor et Jean Gazagnaire) : « C’est un beau projet collaboratif. L’objectif commun est de soutenir la relance. Cette certification contrôlée par l’organisme de gestion, que sera les Fleurs de Grasse, imposera aux opérateurs qui adhéreront le respect du cahier des charges. Au-delà de l’aspect commercial et économique qui n’est pas neutre, le label encourage et valorise les projets d’implantations de production de toutes les fleurs tel que ça l’était dans le passé. »
Frédéric Badie (Payan Bertrand) : «Onretrouve de la rose Centifolia dans d’autres régions, y compris du monde, or c’est le fruit d’une expertise du pays de Grasse. L’IG va permettre de communiquer sur l’origine des fleurs et des plantes, mais aussi sur les notions de rareté et donc de luxe qui font l’aura du produit et justifient le prix. »
Julien Maubert (Robertet) : « C’est une suite logique à l’inscription des savoir-faire au patrimoine immatériel de l’Unesco. L’IG protège les transformateurs. On labellise l’expertise de la transformation. Mais elle protège aussi la matière première et les produits qui en découlent. Pour moi, les uns et les autres sont indissociables. Si au niveau mondial, c’est symbolique, en revanche, sur la parfumerie d’excellence de niche, c’est davantage significatif. C’est l’occasion aussi de rendre hommage aux grandes marques. Sans LVMH ou Chanel, certains produits auraient disparu. C’est aussi utile dans la lutte contre l’usurpation d’authenticité. Certaines sociétés peu scrupuleuses revendent de la rose centifolia de pays qui n’en est pas. L’IG de ce point de vue participe à la protection des fleurs dans la zone de l’Absolue du pays de Grasse. »
Marc Philippe (LMR Natural by IFF) : « Avec Monique Remy nous avons assisté à une dizaine de réunions avec tous les industriels fabricants d’absolue. Notre société a un approvisionnement local de mimosa et en rose Centifolia à travers un partenariat avec un agriculteur de Saint-Jean à Grasse. L’IG met en avant un écosystème avec un microclimat qui nous permet d’avoir des fleurs et des extraits authentiques qui se distinguent des autres par la qualité reconnue par la communauté des parfumeurs. »
Philippe Massé (Prodarom, Syndicat national des industries de la parfumerie) : « Protéger un produit emblématique, rassurer les clients et rassembler les 7 transformateurs historiques et les producteurs. Deux nouveaux transformateurs vont rejoindre la démarche prochainement. C’est aussi la reconnaissance au niveau mondial de la place de Grasse, de son héritage technique et de son expertise. C’est Chiris, qui a breveté en 1894 le procédé d’extraction au solvant volatile, et Roure aussi. On doit au Grassois Théas, l’invention du châssis d’enfleurage et aux chaudronniers de Tournaire, la fabrication des alambics...»