Retour de dix enfants de djihadistes français
Ils étaient retenus dans un camp sous contrôle kurde en Syrie. Depuis l’effondrement de Daesh en mars 2019, 28 enfants ont été rapatriés
Dix enfants de djihadistes français, « particulièrement vulnérables », ont été rapatriés de Syrie dans la nuit de dimanche à lundi, des « vies sauvées » pour leurs proches qui demandent inlassablement le retour de tous les enfants retenus dans les camps kurdes. Le ministère des Affaires étrangères a indiqué que la France avait rapatrié ces mineurs, « orphelins ou cas humanitaires, qui se trouvaient dans des camps du nord-est de la Syrie », précisant dans un communiqué qu’ils « ont été remis aux autorités judiciaires françaises » et « font désormais l’objet [...] d’une prise en charge par les services sociaux ». Une délégation française est allée chercher ces enfants à Qamishli, a indiqué sur Twitter Abdel Karim Omar, responsable des Affaires étrangères au sein de l’administration autonome kurde.
Parmi ces enfants dont le plus jeune a deux ans, et qui portent à 28 le nombre d’enfants français rapatriés au total, trois ne sont pas orphelins, mais leurs mères « ont accepté de les envoyer en France, en raison des conditions dans le camp », aindiqué une source kurde à l’Agence France Presse (AFP).
A chaque retour, « une vie sauvée »
« Deux mères ont accepté de se séparer de leurs enfants, et pour l’un des deux cas au prix de la séparation d’une fratrie », indique dans son communiqué le Collectif Famille unies, qui regroupe des proches. « Chaque enfant qui revient est une vie sauvée », ajoute le collectif, mais « ce n’est pas à ce prix que nous devons envisager le rapatriement de ces enfants, déjà meurtris par leur histoire, les deuils, la guerre, la vie dans les camps : abandonner leurs mères (et une partie de leurs frères et soeurs) dans les camps n’est pas conforme à l’intérêt supérieur de ces enfants, et ne peut qu’accentuer leurs traumatismes ».
Ces séparations sont dictées par la doctrine française du « cas par cas » en ce qui concerne les rapatriements d’enfants : les orphelins de père et de mère peuvent être rapatriés, mais pour les enfants dont un des parents est encore en vie, il faut leur autorisation.