Crise : le Département veut agir pour l’emploi
Le conseil départemental s’est à nouveau réuni en séance plénière totalement physique hier. La crise sanitaire n’en était pas moins à l’ordre du jour, à travers deux délibérations visant à atténuer ses effets économiques et sociaux. Alors que le chômage a bondi de 50 % en trois mois dans les Alpes-Maritimes, générant 15 % d’allocataires du RSA en plus, soit 3 000 personnes, la collectivité départementale a lancé son plan « Agir pour l’emploi ». Sa mesure la plus symbolique : au lieu de verser le RSA directement à un allocataire, le Département allouera 497 euros par mois à tout employeur qui embauchera un allocataire du RSA et s’engagera à le former durant six à douze mois. « C’est un dispositif que j’espère triplement gagnant, a fait valoir le président CharlesAnge Ginésy. Gagnant pour l’entreprise qui bénéficiera d’un financement immédiat pour soutenir sa reprise et l’encourager à recruter. Gagnant pour l’allocataire qui pourra reprendre rapidement un emploi et recevoir une formation. Et enfin gagnant pour le Département puisque le montant économisé sur le versement du RSA sera globalement supérieur au montant de l’aide versée aux entreprises. » L’objectif visé est de générer, par ce biais, 2 500 recrutements au cours des douze prochains mois.
Prime alimentaire
Le Département va, en outre, venir en aide aux familles modestes, à travers une aide forfaitaire exceptionnelle de 50 euros qui concernera 13 600 collégiens demi-pensionnaires ou internes, pour un engagement total de 680 000 euros. « Les familles des collégiens les plus modestes ont dû faire face, pendant la crise sanitaire, à des dépenses supplémentaires et imprévues d’alimentation induites par le confinement » ,a souligné Charles-Ange Ginésy. Cette aide, de fait, remplace ponctuellement la prise en charge habituelle par le Département d’une partie du coût des repas en cantine. Le vote du compte administratif, qui vient traditionnellement valider la mise en oeuvre du budget de l’année écoulée, a d’autre part permis à la majorité départementale de mettre en avant sa gestion vertueuse, quand bien même ses opposants de gauche, Francis Tujague et Marie-Louise Gourdon, aimeraient la voir axée vers davantage encore de « solidarité » et de « services publics ». « Malgré le désengagement de l’Etat, la bonne gestion de notre collectivité depuis dix ans permettra d’encaisser le choc de la crise, sans limiter trop lourdement nos politiques », s’est réjoui Charles-Ange Ginésy.
Une cagnotte pour faire face à la crise
Eric Ciotti, président de la commission des finances, a lui rappelé la baisse de 15 % en deux ans du taux départemental de la taxe foncière, « soit 50 M € de pouvoir d’achat rendus aux Azuréens »… « Notre ADN, ce sont des dépenses de fonctionnement maîtrisées, un désendettement de 124 millions en cinq ans, le recul de la fiscalité et un investissement préservé. Cela nous permet aujourd’hui de disposer d’un excédent de 60 millions, une cagnotte bien utile pour affronter les effets de la crise. »