Pourquoi nos poubelles débordent ?
Pourquoi jette-t-on plus dans les Alpes-Maritimes et le Var ? L’afflux touristique et des vacanciers pas forcément au fait des consignes de tri ne suffisent pas à expliquer un tel écart. Les véritables raisons sont aussi à rechercher ailleurs.
Des experts relèvent une situation « anormale » : les déchets d’activités économiques qui se retrouvent dans le circuit des déchets des particuliers.
« Au niveau national ça représente
% des déchets ménagers, et dans les Alpes-Maritimes et le Var, %, détaille Alice Annibal Jambet, chargée de mission déchets à l’Ademe. La Région a bien conscience de ce problème et on travaille avec eux pour faciliter la collecte des carton-verre-emballages-déblais et gravats des professionnels avec une filière spécifique. » Par ailleurs, le fait d’avoir des incinérateurs sur son territoire (Toulon, Antibes, Nice) qu’il faut « saturer » pour qu’ils ne dysfonctionnent pas a longtemps « freiné la politique de prévention des flux » ,estime Bernard Vigne, coordinateur du Pôle déchet & économie circulaire à l’Ademe. Ce dernier développe : « Vouloir créer des décharges ou des incinérateurs peut ralentir la mise en place d’une politique de prévention et de réduction des déchets ambitieuse. La difficulté c’est qu’il faut anticiper, chercher des solutions en amont, et pas lorsque l’on se retrouve dans l’urgence. Car pour changer les comportements, il faut du temps. Pendant les « Trente Glorieuses », on a présenté le plastique comme bénéfique notamment d’un point de vue sanitaire. Alors, aujourd’hui, revenir en arrière, proposer d’acheter en vrac, cela peut paraître compliqué. » Il pointe la nécessité pour les décideurs d’être des porte-parole d’une politique de prévention et de ne pas raisonner qu’avec des projets de centres d’enfouissement ou d’incinérateurs.