Nice-Matin (Cannes)

Saint-Laurent rend hommage au directeur de l’école Ravet

Hier matin, plus de deux cents personnes sont venues saluer la mémoire de Bruno Delbecq qui s’est donné la mort le 23 mai. Émotion et souvenirs ont rythmé ce recueillem­ent

- ALICE DAVID

Un dernier adieu à Bruno Delbecq. Hier matin, le chagrin a envahi le parvis de l’hôtel de ville à Saint-Laurent-du-Var. « Nous l’attendions cet hommage. Nous avions besoin de lui dire tout notre amour » , a déclaré Joseph Segura. L’ancien directeur de l’école Ravet s’est donné la mort dans la cour de l’établissem­ent scolaire, le 23 mai. Enfants, anciens élèves, parents, enseignant­s et personnel communal : plus de 200 personnes se sont réunies vers les marches de la mairie, fleuries de bouquets, à 9 h 30. Dans le silence le plus absolu. La prise de parole du maire était solennelle. «Il avait l’amour de la transmissi­on du savoir. Cette passion était en lui ».

« Il a fait son choix, respectons­le»

Puis, ce fut au tour de Xavier, le frère de Bruno Delbecq, de s’exprimer. « Je voudrais vous parler desonvélo» .Iln’enapas fallu plus pour que les visages s’illuminent quelque peu. Tous ont l’image du directeur sur sa bicyclette gravée dans leur mémoire. Comme celle de l’emblématiq­ue noeud papillon qu’il arborait toujours. «Il allait partir à la retraite et être loin de son école. Il est possible que le confinemen­t et le déconfinem­ent aient perturbé l’ordre établi. Il a fait son choix, respectons-le… », a confié son frère, des sanglots plein la voix.

Puis les prises de paroles se sont succédé avec, comme fil rouge, l’affection pour « le pilier de l’école » qu’était Bruno Delbecq. « Nous vous avons laissé nos enfants dans la confiance la plus totale », a partagé la représenta­nte des parents d’élèves.

En chemise et noeud papillon, quelques anciens élèves avaient soigné leur look pour faire un clin d’oeil à celui qui a laissé, en eux, « une trace indélébile ». « Vous étiez en mission, laissez-nous vous dire qu’elle est largement atteinte », a souri l’un d’entre eux, les yeux vers le ciel.

« Tu vas manquer »

Dans le public, les larmes ont coulé sur les joues des enfants comme celles des adultes. Les membres du service d’animation et de restaurati­on de l’école ont chacun brandi une pancarte. Avec comme message : « tu vas manquer ». « Il était un homme de culture, un grand amateur de jazz. L’école était toujours remplie de musique » ,se souvient Madame Viale, la représenta­nte du corps professora­l. Alors quoi de mieux comme mot de la fin que la chanson L’hymne à la vie ? Forts de l’affection qu’ils éprouvent et malgré leur chagrin, les anciens élèves de Bruno Delbecq l’ont entonné devant la foule. Heureux de penser à lui, tous réunis.

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Après les nombreuses allocution­s, une trentaine de jeunes Laurentins ont chanté en la mémoire de leur directeur, « l’hymne à la vie ». La foule les a accompagné­s en clapant des mains. (Photo Dylan Meiffret)

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