IRM : des promesses, mais des délais encore trop longs

Si les indications d’IRM continuent de progresser, dans le champ de la cardiologie et de la cancérologie notamment, la France reste sous-équipée. Nouvelle IRM à Saint-Laurent-du-Var

Pas plus de dix jours. Tel était l’objectif fixé par le premier plan Cancer concernant le délai d’attente pour passer un examen IRM (imagerie par résonance magnétique). Un objectif très (trop ?) optimiste alors que la France fait face depuis des années à un sous-équipement chronique. « À titre de comparaison, l’Allemagne ou la Suisse possèdent trois fois plus d’appareils par habitant que la France, illustre le Dr Sébastien Novellas, radiologue spécialisé en imagerie oncologique et président de CME de l’Institut ArnaultTzanck à Saint-Laurent-du-Var. En réalité, et contrairement aux promesses, le délai d’attente moyen pour passer une IRM n’a cessé de croître au cours de la dernière décennie, pour se situer aujourd’hui entre 35 et 40 jours selon les régions. Et la crise du Covid, du fait des mesures prises pour prévenir tout risque de contamination – distanciation, désinfection régulière des appareils… – a eu pour effet d’augmenter encore ces délais, chaque acte nécessitant davantage de temps ».

Injonctions paradoxales

Des délais d’attente qui s’allongent, alors que les indications d’IRM progressent à un rythme soutenu, notamment dans le domaine de la cardiologie et de la cancérologie [lire encadrés ]:il n’en faut pas plus pour que la situation devienne inextricable. « Nous sommes confrontés à des injonctions paradoxales, regrette le Dr Novellas. Les indications d’IRM sont plus nombreuses, et les instances sanitaires nous demandent de privilégier, dès que c’est possible, les explorations non irradiantes – autrement dit l’IRM par rapport au scanner. Mais, cette volonté ne se traduit pas dans les faits ; l’acquisition de ce type d’équipements est soumise à autorisation de l’ARS, et elles ne sont délivrées qu’au compte-gouttes. » Dans ce contexte, l’Institut Arnault-Tzanck ne peut que se réjouir

Avec une vingtaine d’IRM, les A.-M. se situent dans la moyenne nationale en termes d’équipement. Une nouvelle machine vient d’être installée à l’Institut Arnault-Tzanck (Photos N.C.)