« Le Winch », l’immeuble aux deux visages
Les architectes Jean-Michel Wilmotte et Alexis Blanchi viennent de livrer ce bâtiment atypique, privé, à la Condamine, logé sur une étroite parcelle cernée d’autres immeubles
Un gymkhana architectural, voire un jeu de Tetris, pour une référence plus contemporaine. La tache n’a pas été simple pour loger dans le quartier de la Condamine, l’immeuble « Le Winch », qui vient d’être livré au 21, boulevard Albert-Ier. Une promotion privée pour le compte de l’agence Rey & Nouvion.
En achetant un immeuble boulevard Albert-Ier et un autre, rue Princesse-Antoinette il y a quelques années, les deux frères, François Rey et Laurent Nouvion, n’envisageaient pas de les relier.
Mais en observant les plans, ils ont remarqué, à l’angle, que les deux bâtiments étaient mitoyens.
« Un petit hôtel particulier »
Ils ont alors confié aux architectes Jean-Michel Wilmotte et Alexis Blanchi, le soin de transformer les lieux pour relier les deux bâtiments et façonner « un petit hôtel particulier », selon leur volonté. Les deux immeubles ont laissé place à un unique bâtiment contemporain en L de neuf niveaux. Étroit comme la pointe du Flatiron new-yorkais, qui semble s’être glissé au chausse-pied dans une dent creuse entre l’Automobile Club de Monaco et l’immeuble « Les Hirondelles ». Un immeuble aux deux visages et deux façades distinctes pour coller à l’esprit de chaque artère. Jean-Michel Wilmotte a dessiné la première, aux lignes droites et aux parements en aluminium côté avenue Albert-Ier. Rue Princesse-Antoinette, lui répond une autre façade plus classique, avec persiennes et moulures réinterprétées.
Cette particularité en fait un des immeubles les plus atypiques et intéressants livrés dans le paysage immobilier monégasque de ces dernières années.
Laurent Nouvion et François
Rey ont consacré les mètres carrés à des bureaux dans les étages inférieurs. Puis, quatre appartements déployés sur des plateaux de 200 mètres carrés en L. Et un duplex au sommet, sixième et septième étages, de 430 mètres carrés, quatre chambres et deux terrasses avec, à l’est, une vue qui embrasse le port Hercule et la ligne de départ du Grand Prix. Au sud, l’horizon vers le Rocher.
Raccord à la boucle thalasso-thermique
« Nous sommes dans une démarche patrimoniale pour investir en Principauté et proposer ces biens à la location », précisent-ils. Soucieux aussi de quelques innovations. Dont la principale : « Le Winch » est le premier raccordé à la boucle thalasso-thermique d’eau de mer mise en place ces derniers mois après de longs travaux dans le quartier de la Condamine. La technologie fournit ainsi une énergie 100 % renouvelable qui tempère l’immeuble.
À l’intérieur, l’étroitesse du bâti pourrait supposer de petits espaces.
Mais le luxe de consacrer un niveau par appartement donne au final des biens plus vastes que la façade peut laisser paraître. Parquets, salles de bains confortables, triple exposition, terrasses et balcons à chaque étage. Les prestations soignées de l’immeuble rehaussées par quelques oeuvres d’art contemporain dans le lobby devraient séduire une clientèle pour s’installer dans le quartier de la Condamine.
Une clientèle forcément aisée. Les tarifs de location sont autour de 100 euros le mètre carré. Les appartements avoisinant les 200 mètres carrés, il suffit de faire la multiplication pour savoir qui a les moyens de s’y installer...