5 PAR GIL LÉON circuits incontournables sur la planète F1
La saison 2020, qui débute enfin cette semaine, marque le 70e anniversaire d’une catégorie reine du sport auto ayant forgé sa légende sur certains tracés emblématiques. Tour d’horizon
1 Monaco
Le 21 mai 1950, il n’a pas eu l’honneur d’inaugurer le championnat du monde de Formule 1. Parce que devancé d’une petite semaine par un autre monument, Silverstone (GP d’Europe, le 13 mai 1950). Au classement des circuits incontournables, avec ses 66 éditions, il ne trône pas en tête. Parce que Monza fait presque carton plein : 69 courses en 70 ans. Peu importe... Dans cette page, nous lui déroulons le tapis rouge sans hésiter : pole position. Parce que Monaco ! Depuis sa genèse conduite par Antony Noghès en 1929, le tortueux autant que vertigineux toboggan de la Principauté suspendu entre ciel et mer
constitue un monde à part. Épreuve la plus prestigieuse, week-end le plus glamour, tracé le plus court (3,337 km), le plus étroit, où le moindre écart se paie cash... « Piloter une F1 à Monaco, c’est comme faire du
vélo dans son salon », disait Nelson Piquet, un N°1 qui n’a jamais conquis le Rocher. Pour certains, cette perle ornant la « Triple couronne » aux côtés des 24 Heures du Mans et des 500 Miles Indianapolis pèse aussi lourd qu’un titre mondial. À l’heure du nouveau départ, cette semaine en Autriche, son annulation provoquée par la crise sanitaire sonne comme une énorme fausse note. Et ponctue la trajectoire 2020 d’un trou béant.
2 Silverstone
Bienvenue dans le berceau de la « Formule reine » ! Dessiné sur une ancienne base aérienne de la Royal Air Force, le circuit de Silverstone fut ainsi le théâtre de la première course estampillée F1. 13 mai 1950 : devant près de 200000 spectateurs, dont le roi George VI, la reine Elisabeth et la princesse Margaret, l’écurie Alfa Romeo écrase la concurrence : quatre voitures au départ, trois sur le podium ! Si le « Maestro » Fangio tombe en panne à 8 tours du damier, Giuseppe Farina, futur premier champion du monde, rafle la mise à 146,3 km/h de moyenne devant ses coéquipiers Fagioli et Parnell. Après des déménagements à Aintree et Brands Hatch, le GP de Grande-Bretagne revient aux sources en 1987. Depuis, le circuit appartenant au British Racing Driver’s Club, coeur battant de la « Silicon Valley » de la F1, accueille chaque année des fans prompts à s’enflammer pour leurs héros, Nigel Mansell, Damon Hill, David Coulthard et aujourd’hui Lewis Hamilton. Ce dernier roulera deux fois à domicile en 2020 : le 2 août et le 9 août (GP du 70e anniversaire). Sans le « boost » populaire, hélas...
3 Monza
Une fois, une seule, en 1980, ce cher vieil autodrome milanais a manqué à l’appel, laissant Imola accueillir le GP d’Italie. Monza, c’est d’abord le temple de la vitesse. En témoigne le record officiel enregistré pendant une course, en 2005, lorsque la McLaren-Mercedes de Kimi Räikkönen fut flashée à 370,1 km/h. Michael Schumacher, alias le « Baron rouge », détient lui la meilleure moyenne : 247,5 km/h (2003). De quoi ravir les tifosi de la Scuderia Ferrari. Car Monza, c’est aussi le fief enfiévré du « cavallino rampante ». Un an après avoir vu la marée rouge déferler dans le sillage de Charles Leclerc, bourreau du roi Hamilton devant des tribunes en fusion, on peine à imaginer ce haut lieu vide, sans âme, ou presque, lors du prochain épisode (4-6 septembre). Et pourtant...
4 Spa
Comme le ciel y ouvre souvent ses vannes, quelle que soit la saison, certaines langues de vipères le surnomment le « pot de chambre des Ardennes ». Les pilotes, les vrais, eux, le regardent avec les yeux de Chimène. Et s’empressent chaque année de partir à l’assaut de l’emblématique raidillon de l’Eau Rouge, négocié en apnée, avant d’enchaîner les Pouhon, Stavelot et Blanchimont, autres défis ardus les attendant au tournant. Théâtre ô combien spectaculaire du GP de Belgique à 52 reprises, le circuit de SpaFrancorchamps a vécu de nombreux temps forts. C’est là, par exemple, que l’ogre Schumacher décrocha son septième et dernier titre suprême (2004) en hissant sa Ferrari au deuxième rang derrière la McLaren de
5 Suzuka
Encore un morceau de bravoure ! Quand on quitte le Vieux Continent, Suzuka s’impose, telle une évidence. Sorti de terre en 1962 pour devenir d’abord la piste d’essais du géant Honda, ce tracé en 8 unanimement apprécié, et terriblement exigeant, commence à accueillir la F1 en 1987. Il s’est distingué tout de suite grâce aux dénouements houleux des duels Prost-Senna, en 89 et 90. Lors de cette étape souvent décisive, le public nippon assista aussi aux sacres de Nelson Piquet, Damon Hill, Mika Häkkinen, Michael Schumacher et Sebastian Vettel.