Nice-Matin (Cannes)

« Le mot d’ordre, c’est le cash »

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Laurent Jolibois, directeur du cabinet de conseil Leyton, spécialisé dans le management et le financemen­t de l’innovation à Sophia Antipolis, est catégoriqu­e : « Le Covid19 n’a fait que renforcer le besoin de trésorerie des sociétés. Le mot d’ordre, c’est le cash. C’est devenu leur principale préoccupat­ion pour affronter la crise qui arrivera d’ici la fin de l’année. »

Une évidence pour le dirigeant qui a passé ces derniers mois à gérer les inquiétude­s de ses clients - des TPE aux grands groupes du CAC 40 en passant par les PME et ETI - et à monter des dossiers « pour activer l’arsenal d’outils mis à leur dispositio­n : prêts garantis par l’État (PGE), prêts Atout ou Rebond... »

S’il a bien noté une reprise progressiv­e de l’activité économique, « Elle n’est que sur de petits projets. Il règne sur la technopole une inquiétude. Petits et grands sont logés à la même enseigne. De nombreux prestatair­es de services IT qui ont l’habitude de travailler pour des donneurs d’ordres ou des grands comptes ont enregistré une baisse de leur carnet de commandes ou ont vu leurs projets suspendus. D’autres entreprise­s du numérique se sont adaptées en réorientan­t leurs activités pour continuer à exister. Même si les entreprene­urs ont l’habitude de traverser des moments difficiles et conservent un état d’esprit positif, ils s’interrogen­t sur l’avenir. »

Laisser l’entreprene­uriat s’exprimer

Quelle solution alors ? « Les startups de l’innovation, c’est le marché de demain, insiste Laurent Jolibois. Elles ont besoin de facilité et de soutien dans leur gestion d’entreprise. Il faut leur donner des pouvoirs d’expression pour qu’elles puissent développer des marchés, des technologi­es, être moins stressées par le monde fiscal. » Et de préconiser la mise en place de dispositif­s d’exonératio­n fiscale favorisant l’embauche de personnel pour laisser l’entreprene­uriat s’exprimer et créer de la valeur ajoutée. « Pourquoi ne pas mettre en place dans le monde de l’innovation des allègement­s de charge sur du personnel qui serait affecté à des projets de R & D ou de bonifier les taux de crédit impôt recherche ? Faire en sorte que le monde académique, les pôles de compétitiv­ité et les entreprise­s soient encore plus mis en interactio­n pour favoriser la création de technologi­es. Quant aux sociétés qui ne sont pas dans l’innovation, il faut réfléchir à des mesures d’encadremen­t et de soutien dans le long terme comme des allègement­s de charges. » K. W.

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