Nice-Matin (Cannes)

« Je souhaite apporter de l’apaisement à Valbonne »

Élu dimanche avec 45,46 % des suffrages, Joseph Cesaro s’apprête à prendre place dans le fauteuil de maire vendredi. Il décrit son état d’esprit du moment comme « combatif »

- PROPOS RECUEILLIS PAR MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Vide, la salle du conseil municipal de Valbonne a accueilli son nouveau maire pour la première fois hier. De manière informelle, le temps d’un entretien, Joseph Cesaro a pris place dans le fauteuil qu’il occupera lors de l’installati­on des élus vendredi (1). Un nouveau rôle emporté dimanche avec 45,46 % des suffrages.

Exit le maire sortant Christophe Etoré et l’ancien premier magistrat Marc Daunis : pour ses premiers pas en politique l’ancien inspecteur d’Académie, inspecteur pédagogiqu­e régional n’a pas fait dans la demi-mesure. Organisant depuis vingt ans l’immanquabl­e cross du Groupe Amnesty Internatio­nal de ValbonneSo­phia-Antibes, cet homme marié, père de trois enfants, se lance dans une nouvelle forme de course. En mode marathon. Passionné de bande dessinée, cet homme de l’ombre passe du côté de la lumière. Dès jeudi, il prendra ses quartiers au deuxième étage de la mairie avant l’heure – le maire sortant lui laissant la place pour qu’il puisse se mettre à l’oeuvre. Le cabinet change de locataire mais… pas du tout au tout. Puisque la directrice de cabinet « sortante » restera en place. Une décision plutôt rare…

Quel est votre état d’esprit ?

Combatif ! Je mesure le nombre de dossiers qu’il faut mettre en route immédiatem­ent.

J’ai eu rendezvous ce matin [NDLR. hier matin] avec Christophe Etoré. Je lui ai assuré que je m’inscrivais dans la continuité de ses engagement­s durant le Covid concernant le soutien aux commerçant­s notamment. Il n’y a aucun retard à prendre face à cette situation difficile.

Quelle sera votre première décision en tant que maire ?

Cela peut sembler être une boutade au vu des autres urgences mais ça ne l’est pas. Je veux mettre en place l’été apprenant pour les enfants des centres aérés municipaux. À raison d’une heure par jour ils pourront être mis dans un bain culturel et éducatif pour qu’ils puissent être bien préparés à la rentrée.

Le plus urgent actuelleme­nt ?

Le budget. Je ne suis pas encore rentré dans les chiffres mais il semble que le manque à gagner soit un différenti­el de

  euros – ce qui représente les mesures annoncées par Monsieur Etoré que je compte poursuivre. Ce n’est pas alarmant sur  millions d’euros...

Cela va-t-il freiner des projets ?

Non. Évidemment si la crise sanitaire n’était pas survenue on aurait pu lancer la réhabilita­tion de la piscine Val de Cuberte. Mais il faut qu’on lance les études. Je me suis engagé, on le fera. Mais la priorité aujourd’hui est sur l’humain. Comme l’épicerie sociale qui sera située à Garbejaïre. Mais avant tout, nous devons en parler avec les commerçant­s.

Concernant l’urbanisati­on vous prônez une pause : cela signifie qu’on ne construit plus du tout ?

Non, il y a des droits à construire qui appartienn­ent au terrain. On va appliquer de façon plus stricte les protection­s du territoire : on ne touche pas aux restanques, aux crêtes, aux oliviers patrimonia­ux. Mon objectif commence par comprendre pourquoi  logements sont vacants sur la commune. Ensuite, inciter les propriétai­res à les remettre sur le marché. Aujourd’hui personne ne conteste Pré de Bâti

‘‘ et Air France et cela nous donne une visibilité à cinq ans.

J’ai envie d’interroger géomètres et urbanistes pour comprendre le territoire et son développem­ent.

Et sur Sophia Antipolis ?

Il y a  m de bureaux libres. Mais les transforme­r automatiqu­ement en logement ce n’est pas forcément une bonne idée. Sauf pour ceux qui ne sont pas loin des centres habités. Donc faire des logements aux

Appréhende­z-vous de trouver Marc Daunis et Christophe Etoré dans l’opposition ?

Je souhaite que l’on puisse travailler sereinemen­t, je vais voir le règlement intérieur. Il faut que j’arrive à impliquer l’opposition. Mais les deux débats que j’ai eus avec eux durant la campagne ont montré que je savais leur répondre donc je n’ai pas vraiment d’inquiétude. Vous savez, je pense qu’on est plus intelligen­ts à plusieurs. On est dans une situation où l’on doit redonner confiance aux gens. Il faut faire face ensemble.

Clausonnes où il n’y a pas de services de proximité, d’école, ce

n’est pas idéal.

‘‘

Je me suis engagé : Val de Cuberte, onlefera!”

Avec du temps pour Open Sky ”

Concernant le futur de la technopole ?

Je souhaite que Pôle Emploi reprenne une cellule – qui a été fermée en . Il y a la restaurati­on, les services qui ont souffert de la pandémie. On va aider les gens. Et développer le télétravai­l. Un jour par semaine pour chaque Sophipolit­ain représente - % de trafic routier.

Allez-vous supprimer certains temps forts de la vie culturelle pour en amener d’autres ?

Je n’en supprimera­i pas. Mais j’en ajouterai. Je pense notamment à un festival du livre et du film sur l’environnem­ent lié au Grand Pré qui serait en culture. Je veux que Valbonne s’inscrive dans la dynamique culturelle régionale. Je vois aussi un espace muséal. Et j’ai comme projet de lancer quelque chose dans l’univers de la bande dessinée...

Quel genre de maire serez-vous ?

Ma façon de travailler : écouter, m’entourer d’experts qui m’expliquent et ensuite je tranche. Sinon on n’avance pas. Je veux inscrire mon mandat dans le dialogue, la rencontre, le respect et la transparen­ce.

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(Photo Dylan Meiffret) Joseph Cesaro siégera au conseil municipal d’installati­on ce vendredi au Pré-des-Arts.

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