Gouiri, du neuf en attaque
L’attaquant de 20 ans est attendu cette semaine à Nice pour les examens médicaux préalables à sa signature. Acheté 6 millions d’euros à l’OL, il présente un profil complémentaire à Dolberg
La formation lyonnaise est souvent citée en exemple chez les dirigeants niçois. Mais le Gym souhaite en revanche aller plus loin dans l’étape suivante : donner du temps de jeu chez les pros aux talents les plus prometteurs. Après Alassane Plea, qui ne comptait que 12 apparitions entre 2012 et 2013 (1 but), et Myziane Maolida (22 matchs entre 2017 et 2018, 3 buts), c’est Amine Gouiri qui a convaincu les décideurs azuréens de poser six millions d’euros sur la table pour l’arracher à son club formateur. Une somme qui n’a pas suffi pour calmer la colère des supporters de l’OL sur les réseaux sociaux, consternés de voir un si grand espoir, lancé à 17 ans en Ligue 1, quitter Lyon avant la fin de son premier contrat pro (juin 2021). Un dossier qui n’est pas sans rappeler celui d’Anthony Martial, transféré pour 5 millions d’euros à Monaco en 2013. « Amine aussi a toujours aimé partir de l’aile gauche pour repiquer dans l’axe », expliquait récemment Armand Garrido, son formateur en U17.
« Il peut jouer à tous les postes en attaque »
« C’est un garçon courageux et déterminé, taillé pour jouer ce rôle de buteur : il est puissant (1,80 m), il a une bonne frappe, une bonne technique et de la vitesse. On peut l’imaginer sur tout le front de l’attaque, » résumait l’éducateur qui a quitté Lyon l’été dernier.
« Gouiri, il peut jouer à tous les postes, confirme un observateur avisé des rencontres internationales chez les jeunes. Il est vif, rapide, capable de percuter en dribble comme de faire la bonne dernière passe. Il joue beaucoup avec ses coéquipiers. Intelligent, il se déplace bien et se retrouve souvent où il faut quand il faut pour marquer. » Une efficacité qui a permis au natif de Bourgouin-Jallieu, dans l’Isère, de faire tomber quelques records au gré de ses sélections en jeunes. Meilleur buteur de l’Euro U17 en 2017 (9 buts en 5 matchs), Gouiri a claqué chez les Espoirs en septembre dernier pour faire grimper son insolent ratio à 42 réalisations en 47 sélections nationales ! « Il a répondu aux inquiétudes concernant sa blessure au genou en 2018 (victime d’une rupture du ligament croisé antéro-interne du genou gauche, il avait été opéré par le chirurgien Bertrand Sonnery-Cottet Ndlr). Maintenant, les questions se posent sur sa capacité à s’imposer chez les pros, s’il a les bonnes dispositions mentales, » s’interroge un scout français face aux quinze apparitions traversées sans but.
Courant février, Rudi Garcia regrettait la « grosse concurrence » qui pénalisait la progression de son attaquant de 20 ans malgré sa courte apparition en Ligue des champions, à Saint-Petersbourg... quelques heures après son match de Youth League.
« Je lui avais conseillé d'aller chercher du temps de jeu ailleurs, lors du mercato hivernal. Qu’il continue de marquer avec les jeunes. » Un message entendu puisque relégué derrière son cadet Cherki (16 ans) en termes de temps de jeu, Gouiri a inscrit un quadruplé en National 2 après trois réalisations sur les deux dernières rencontres de Youth League. Mais l’arrivée du meilleur buteur de Ligue 2 (20 buts), l’ex-Havrais Tino Kadewere (24 ans), l’a encore fait reculer d’un cran dans la hiérarchie des attaquants lyonnais cet été. Ce qui a fini de convaincre Gouiri de rallier Nice et Dolberg.
« Ils n’ont pas le même profil, poursuit un recruteur. Gouiri peut redescendre très bas pour toucher le ballon, jouer en soutien d’une pointe ou sur un côté. Leur association peut être très intéressante. » Attendue cette semaine à Nice pour les examens médicaux préalables à sa signature, la cinquième recrue estivale du Gym pourrait disputer ses premières minutes en amical samedi... contre Lyon (18h30). Comme on se retrouve.