« D’abord vite s’adapter »
Au bout d’une longue attente, Théo Pourchaire va enfin cocher la case F3 ce week-end en lever de rideau du GP d’Autriche. Champion d’Allemagne F4 en titre, le jeune Grassois vise haut
héo, après cette coupure de quatre mois, on vous imagine impatient de démarrer. Mais êtesvous prêt ?
Oui, je le suis, même si le dernier roulage en F date de début mars. Comme tous mes adversaires, j’ai empilé pas mal de kilomètres sur simulateur pendant le confinement. Ensuite, dès que possible, je suis allé au circuit de karting de la Sarrée afin de retrouver quelques sensations réelles au volant d’un KZ ( à boîte de vitesses, ndlr). Deux jours, voilà...
Contrairement aux pilotes de F qui ont pu boucler quelques tours de chauffe ici ou là, vous replongerez direct dans le vif du sujet en Autriche...
En effet. Vendredi matin, on ne disposera que d’une séance d’essais libres, de hàh,pour prendre nos marques avant la qualif’ prévue en début d’après-midi. Tout le monde est logé à la même enseigne. Donc cela ne me dérange pas spécialement, d’autant que j’ai couru l’an dernier sur le Red Bull Ring. Je connais cette piste rapide et je l’apprécie.
Vous êtes resté en contact régulièrement avec l’écurie ART Grand Prix durant tout ce temps ?
Oui, je me suis tenu informé de ce qu’ils faisaient par téléphone avec Mathieu Zangarelli, l’ancien pilote devenu leur team-manager, et Amaury Lardon, mon ingénieur de piste. Les voitures ont été immobilisées longtemps dans le paddock de Bahreïn après le test collectif. Elles ne sont revenues que fin mai. Et puis l’équipe m’a permis de participer aux courses virtuelles de F (avec une e place à Monaco comme meilleur résultat). Chouette expérience.
Sauber a présenté son Academy la semaine dernière. Quelle différence avec le Junior Team dont vous étiez aussi membre en ?
L’an passé, une équipe évoluant en F et F (Charouz Racing System) gérait leur filière de formation. Là, Sauber et Alfa Romeo Racing ont tout repris en main. Ils s’en occupent de A à Z. Seuls quatre pilotes font partie de l’Academy. Nous étions plus nombreux au sein du Junior Team. Et je suis le seul à enchaîner une deuxième saison dans leur giron. Pour moi, le plus jeune pilote de la grille en FIA F ( ans), c’est vraiment une belle opportunité d’apprendre de l’une des structures historiques des Grands Prix. Sûr que ce soutien va m’aider à aller plus haut.
Le nouveau calendrier très compact, qui totalise pour l’instant courses en deux mois, peut-il changer la donne sportivement ?
S’il y a deux week-ends en Autriche et deux autres à Silverstone, je ne pense pas que ça modifie grandchose. Contrairement à la F, où le niveau de performances de chaque team varie selon le tracé, la F est un combat à armes égales. On dispose tous du même matériel, châssis et moteur. Quelle que soit la piste, il faudra d’abord vite s’adapter.
Le protocole sanitaire en vigueur va limiter vos mouvements dans le paddock ?
Forcément, oui.
Le dispositif prévoit le port du masque partout sauf en piste, et un test de dépistage toutes les heures. F, F, F : toutes les équipes ont leur propre espace délimité. Interdiction d’en sortir. Par exemple, je ne pourrai pas entrer dans la structure d’accueil Alfa Romeo Racing. En revanche, on occupera leur stand lors de chaque créneau de roulage.
Frédéric Vasseur, le boss, vous suivra de près, comme tous les décideurs de la F. Par conséquent, peut-on parler d’une saison charnière, déterminante pour la suite de votre carrière ?
Il s’agit de ma troisième année en monoplace. La première en préambule des Grands Prix. Donc c’est un cap important, sans aucun doute. La concurrence s’annonce féroce, beaucoup plus qu’en F allemande. Il y a trois top teams, Prema, Hitech et ART. Ça fait déjà neuf pilotes qui possèdent les moyens de viser haut. Alors à moi de réussir à allier performance et constance autant que possible.