Nice-Matin (Cannes)

Il remonte  kilos de plomb des eaux

Participan­t au challenge Plombkemon Upcycle, l’associatio­n Opération Mer Propre se lance dans la chasse aux lests en métaux. Une vingtaine de kilos ont notamment été trouvés au Cap

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

De quoi péter les plombs », non sans humour, Laurent Lombard décrit la mine d’or qu’il a découverte récemment au Cap d’Antibes...

« C’est simple, sur les 24 kilos de plombs de pêche que j’ai sortis de l’eau, une vingtaine provenait d’une même faille. Sur 5 m2 il y a dix bons centimètre­s où ils s’entassent tous. » Avec son associatio­n Opération Mer Propre, le plongeur rejoint pour une nouvelle édition le challenge Plombkemon Upcycle (voir encadré).

L’idée ? Ramasser le plus de lests en métaux dans les fonds. Et pour le coup, le protecteur de la biodiversi­té a clairement déniché un point noir. Juste aux abords de la Batterie du Graillon : « Les gros coups de mer doivent les ramener tous à cet endroit très prisé des pêcheurs à la canne. D’ailleurs, je vais prochainem­ent y retourner, je n’ai de loin pas tout pu collecter. Ma bouée ne tenait plus. »

Pouvoir les recycler

Une concentrat­ion de pertes accidentel­les des amoureux de la pêche : « Cela arrive fréquemmen­t de perdre son plomb, lorsque le poisson s’enraille sur les roches, ça casse ! » Une pollution involontai­re qui s’accumule au fil des années. « Il n’y a pas vingt kilos par jour qui tombent à l’eau, je vous rassure. Mais en ramassant au fur et à mesure on voit clairement la différence », souligne le cofondateu­r de l’associatio­n en expliquant : « Il y a deux ans par exemple j’ai ramassé onze kilos à Cannes vers le Palm Beach. En y retournant plusieurs fois, on en trouve peu désormais. » Et justement, là est l’occasion pour la dizaine de plongeurs de l’entité de se lancer à la chasse de ces effets : « Personnell­ement j’utilise un détecteur pour les localiser et ensuite je les déterre. Mais nous ne sommes pas les seuls à faire cela : il y a des nageurs qui les récoltent depuis des années ! Certains même en font une collection. » Parce qu’une fois hors de la Méditerran­née, la question de leur devenir se pose. Pour Opération Mer Propre, cela tombe sous le sens : « Nous allons les faire fondre pour ensuite réaliser des plombs de plongée. On en vendra probableme­nt une partie pour financer nos actions. » Et ainsi créer du sens. D’ailleurs, quid de l’impact sur la biodiversi­té ? « Des scientifiq­ues vont se pencher sur cette zone pour étudier la question. Il semble évidemment que cette présence ne soit pas neutre. D’autant plus qu’en creusant pour les sortir de l’eau, je soulève du sable et une poussière grise s’y mêle. Aussitôt les petits rougets se jettent dessus... »

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(DR) L’impact de cet amas de plombs au Cap d’Antibes intéresse déjà des scientifiq­ues...
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