Cagnes-sur-Mer : Aeva beach doit bientôt rouvrir
Toujours fermé – alors que les autres plages privées ont pu reprendre du service dès le 2 juin – l’établissement du 23 promenade de la Plage devrait accueillir du public la semaine prochaine
Est-elle la plage maudite du littoral cagnois ? L’établissement Aeva Beach – qui a vu le jour en 2011 – a traversé bien des tempêtes, à commencer par le violent coup de mer du 29 octobre 2018. Depuis, un suspens entoure toujours son ouverture. La plage gérée par Avelino de Vasconcelos – qui est aussi le patron de l’hôtel luxueux du même nom, juste en face – n’accueille toujours pas ses clients. Alors qu’à quelques pas, les transats de la voisine La Spiaggia sont installés et que la clientèle sirote des cocktails et déjeune : Aeva Beach fait pâle figure. Seul le plancher en bois rappelle qu’ici les clients se prélassaient et déguster des bons petits mets. C’était l’été dernier.
Et, déjà en 2019, la plage privée a failli ne pas ouvrir ses portes, embourbée dans un très long conflit administratif.
Les travaux commencent
Le cru 2020 rythmé par la crise du Covid-19 a aussi son lot de péripéties. Rebelote. Ouvrira ? N’ouvrira pas ?
Si certains Cagnois se sont interrogés, notamment, sur les réseaux sociaux. La réponse est oui. L’établissement qui, selon la préfecture, est davantage exposé à la houle marine devait s’engager à démonter toutes « [ses] installations, fondations comprises à compter du 1er octobre 2019 », avaient expliqué les services de l’État, l’année dernière. Ce qui n’a jamais été fait. Sollicité, lundi, Romain Gerardin-Fresse, expert juridique au soutien des intérêts d’Aeva beach évoque « une incompréhension » : « La volonté était d’être en conformité, à la fois envers les services de l’État et de la municipalité, qui est un partenaire privilégié
». Et d’insister : « Nous avons aussi une grande écoute du nouveau préfet Bernard Gonzalez [qui a pris ses fonctions en mai 2019, succédant à GeorgesFrançois Leclerc, nommé en Seine-Saint-Denis, NDLR] insistet-il. Il est bien plus attentif à la pérennité de l’économie touristique du département que ce que nous avons connu jusqu’alors ». Et d’assurer : « Cela a pris du temps, en raison de la crise sanitaire et, de fait, de son impact économique. Il n’y a pas eu un euro dans les caisses, mais nous avons trouvé des fonds, à coups de sacrifices et les travaux ont commencé ce lundi. »
Des travaux non pas pour démolir, mais pour reconstruire
l’établissement. « Ils devraient durer une semaine, donc, l’ouverture est prévue pour le début de la semaine prochaine. »
Tolérance
Romain Gerardin-Fresse tacle gentiment : « L’ouverture du 2 juin a été facile pour les établissements qui n’ont pas eu tout à démonter. Le ressenti de mon client est qu’il y a quelque part, deux poids, deux mesures car il n’y a pas plus de risques météorologiques pour lui que pour les autres. Il est dans l’obligation de respecter les exigences, aussi curieuses, soient-elles. Il n’y a aucune volonté belliqueuse, la seule volonté est de travailler ».
La hache de guerre est-elle définitivement
enterrée ?
Du côté de la préfecture, on a joué la carte de la tolérance. «En début d’année, Aeva beach avait tout démonté sauf les fondations. Puis, le Covid est arrivé… Nous en sommes restés là. Le patron s’est rapproché du préfet à la sortie de la crise et pour jouer l’apaisement : on a dit OK. Mais, ce sera la dernière année de tolérance pour Aeva beach. C’est aussi pour lui permettre de faire la saison parce que cela n’a pas été simple », confie-t-on du côté de la direction départementale des territoires et de la mer des AlpesMaritimes.
L’Aeva beach : de plage maudite à plage bénie ?