Nice-Matin (Cannes)

Un chemin encore long

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« C’est un pas de plus, mais il reste encore beaucoup de chemin pour les salariées et l’égalité femmes-hommes », a noté Nathalie Amoratti-Blanc, présidente de la commission des Droits des femmes et de la famille.

Didier Gamerdinge­r, conseiller de gouverneme­nt- ministre des Affaires sociales et de la Santé, inscrit ce processus dans la durée. « Un travail conséquent a été initié depuis plus d’une dizaine d’années pour atteindre une égalité juridique entre la femme et l’homme. Nous restions en retard sur un point : l’ouverture des droits sociaux. (...) Le gouverneme­nt a entrepris de mettre un terme à l’applicatio­n de règles passéistes qui ne peuvent plus être comprises aujourd’hui. »

L’élu de l’opposition Union monégasque Jean-Louis Grinda, lui, est plus direct : « Nous allons sortir petit à petit du Moyen Âge. »

Disons que le « Moyen Âge » a été dépassé avec une première étape qui a fait évoluer les règles pour les fonctionna­ires et agents de l’État et de la commune, affiliés au Service des prestation­s médicales de l’État (SPME).

La deuxième étape du processus concerne donc les travailleu­rs indépendan­ts. « Ce projet est particuliè­rement novateur : la notion de chef de foyer est purement et simplement abandonnée au profit de celles plus neutres d’allocatair­e (c’est-à-dire la personne ouvrant droit aux allocation­s) et d’attributai­re (du paiement), ce qui permettra aux femmes d’être directemen­t attributai­res du paiement des allocation­s familiales », note Didier Gamerdinge­r. Le conseiller-minustre des Affaires sociales et de la Santé considère qu’il s’agit d’« une avancée majeure en faveur des femmes de ce pays ».

Rapporteur­e du projet de loi, Corinne Bertani s’est dite

« très fière de cette loi ». Une loi qui permet également de considérer qu’une mère peut être chef de foyer lorsqu’elle se remarie alors que c’était, jusqu’à maintenant, son nouveau mari qui déclenchai­t ou non les droits pour ses beaux-enfants. « C’est une avancée pour notre pays. » Christophe Robino, président de la Commission des Intérêts sociaux et des Affaires diverses, insiste sur la « portée symbolique ».

Karen Alliprendi fait le même constat.

La double inégalité du statut de travailleu­r indépendan­t au regard des prestation­s familiales d’une part, de la notion de « chef de foyer » d’autre part, sera très vite un souvenir ancien.

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