« Le tremplin de la dématérialisation est pris »
Pendant deux mois, l’activité des agences a été considérablement réduite.
« L’ensemble de nos agents étant en télétravail, l’essentiel de notre mission a consisté à répondre aux demandes d’informations par mail et téléphone et régler les urgences », résume Jean-Baptiste Martini, gérant de l’agence Martini et membre du conseil d’administration de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) . De son côté, Sébastien Loffredo de l’agence du Grand Palais a pu apporter ses compétences juridiques et son expertise pour continuer à exercer son métier à distance. Seules les ventes déjà engagées ont pu être finalisées, notamment grâce au décret du avril autorisant les notaires à procéder à la signature dès actes de vente à distance. Un volume de ventes minime puisqu’il ne représente que % des transactions effectuées sur le premier trimestre , selon la FNAIM. Mais cette période de creux a permis à la profession « de prendre enfin le tremplin de la dématérialisation des documents et la digitalisation », note Florent Raccosta, co-gérant de l’agence Gim’Seller. « Dorénavant, les mandats de vente, les avenants, les baux de locations se signent majoritairement à distance et de manière électronique. La FNAIM a mis à disposition de ses adhérents des outils permettant cela ».
Des agences, plus récentes, n’ont pas attendu la crise pour se servir du digital. C’est le cas de l’agence Marchetti, ouverte depuis ans. « Avant le confinement et depuis la réouverture de l’agence, nous travaillons presque en zéro papier », confirme Gianni Florio, conseiller immobilier.
« Les clients se sont toujours très bien adaptés. Il suffit de leur expliquer le fonctionnement et surtout leur rappeler que le processus est sécurisé. Certains même, avant qu’on leur propose, demandent à avoir recours à la signature électronique », ajoute Julie Godefroy, responsable de l’agence.
Mais, pendant la période du confinement, « cela a également permis de débloquer certains cas de force majeure, où des déménagements étaient en jeu », explique Sébastien Loffredo. « On a pu ainsi régulariser des situations figées grâce à la volonté de certains maires qui ont fait appel au préfet pour avoir des dérogations » précise-t-il. « Et signer les actes par voie électronique ».
Le passage au numérique se traduit aussi par le développement des visites virtuelles sur certaines annonces. « Nous l’avons mis en place au moment du déconfinement, parce qu’il fallait pouvoir aller sur place prendre les images, confirme JeanBaptiste Martini. Cela permet aux clients de faire un pré-tri dans les annonces et visiter uniquement les biens qui les intéressent vraiment. »
L’agence Marchetti, elle, mise sur les visites en visio. Un gain de temps pour les deux parties. «Maisçane remplacera jamais la visite physique qui reste quand même le point central de notre métier », souligne Gianni Florio.